par RFI (avec AFP)
Article publié le 10/02/2009 Dernière mise à jour le 10/02/2009 à 16:30 TU
Les pompiers luttent contre les feux qui ravagent le sud-est de l'Australie, le 9 février 2009.
(Photo : Reuters)
L'Australie est en train de vivre l'une des pires catastrophes naturelles de son histoire. Sur le terrain, ce mardi, les pompiers luttent toujours contre les feux qui ravagent le sud-est de l’Australie, le bilan ne cesse de s’alourdir. Les incendies menacent de s'étendre au-delà des coupe-feux établis par les milliers de pompiers bénévoles épuisés, qui combattent les flammes avec le soutien de l'armée.
Selon un dernier bilan de la police de Victoria, ce mardi, au moins 181 personnes sont mortes et le nombre des victimes pourrait doubler. « Des efforts immenses sont déployés pour les maîtriser, malheureusement nous allons déplorer d’autres morts en fin de semaine », a déclaré John Brumby, le Premier ministre de l’Etat de Victoria qui compte quelque 4,9 millions d'habitants.
Pour les victimes, le Premier ministre australien, Kevin Rudd, a annoncé la mise en place d'un fonds de 10 millions de dollars (5,1 millions d'euros). Les Australiens sont invités à contribuer généreusement.
La France propose son aide
Dans une lettre au Premier ministre australien, Nicolas Sarkozy a proposé l'aide de la France. « La France est bien entendu prête à apporter à l'Australie toute aide que votre pays pourrait juger utile de formuler. A ce titre, la proximité entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie pourrait très naturellement être mise à profit pour l'acheminement d'un tel appui », écrit M.Sarkozy.
Le président français fait part également de sa plus profonde « sympathie » et de tout son « soutien » aux familles des victimes les assurant de sa « solidarité et de celle du peuple français ».
46,4 degrés à Melbourne
Désormais, les images de zones dévastées et de forêts entièrement détruites hantent la nation. Les incendies ont été extrêmement violents et rapides, attisés par des températures extrêmes et une végétation sèche comme de l’étoupe. A Melbourne, le mercure a atteint par endroits la température record de 46,4 degrés celsius.
A mesure que les pompiers ont accès aux zones traversées par le feu, les Australiens découvrent l'ampleur du désastre. Les incendies ont déjà dévasté quelque 3 000 km². Certaines villes ont été totalement ravagées.
La plupart des victimes ont été découvertes dans deux bourgades au nord-est de Melbourne, capitale du Victoria. Des hameaux ont été entièrement rasés et des habitants confrontés à des flammes atteignant 15 à 20 mètres de haut, ont péri brûlés vifs dans leur véhicule.
Témoignage à Kinglake, publié sur le site du quotidien australien, le Herald Sun.
Deux agricultrices de la région de Kinglake, Australie
« C'est comme si il avait plu de la lave. »
« Opération Phoenix » pour « crime de masse »
Une équipe d'une centaine d'enquêteurs a été mise sur pied pour déterminer l'origine de certains sinistres. « Nous progressons route par route, maison par maison », a déclaré le préfet de Victoria.
L'« Opération Phoenix » est la plus importante jamais lancée en Australie à la suite d'incendies. Un homme de 31 ans et un adolescent de 15 ans ont été arrêtés lundi et inculpés d'incendie volontaire.
Le Premier ministre, Kevin Rudd, avait jugé, lundi, les incendiaires coupables de « crime de masse » tandis que les autorités ont promis de punir sévèrement les pyromanes qui seront poursuivis pour meurtre et passibles de la prison à vie.
Premier ministre australien
« Nous sommes sans voix rien qu'à l'idée, rien qu'à la possibilité que certains de ces incendies aient été déclenchés (...) Il n'y a aucune excuse pour ce genre de comportement, aucune. Je considère qu'il s'agit là d'un meurtre à grande échelle. Pour le moment nous allons faire face à l'urgence et ensuite nous nous attaquerons à cette chose du diable.»
Il s'agit des feux les plus meurtriers du « pays-continent » depuis le « Mercredi de cendres » de 1983 lorsque 75 personnes étaient mortes dans le Victoria et l'Etat voisin d’Australie méridionale.
Selon les services de météorologie australiens et l'Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle (CSIRO), qui ont établi un scénario catastrophe en lien avec les effets du réchauffement climatique, le nombre de jours durant lesquels les incendies présenteront un « danger extrême » en Australie risque de doubler d'ici 2050.
« Sur un tableau à l'entrée du bâtiment, les familles ont laissé des notes à l'attention de leurs proches pour les rassurer ou pour leurs demander des nouvelles. »
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