Crise économique

La France officiellement en récession

par  RFI

Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 16:39 TU

La ministre de l’Economie Christine Lagarde, interrogée ce vendredi sur la radio RTL, a reconnu que la France allait être en récession pour l'année 2009. Avec un recul de 1,2% du PIB au dernier trimestre 2008 selon l’Institut de la statistique (Insee), le coup d'arrêt de l'économie française est désormais confirmé.

Christine Lagarde, le 12 février 2009
(Photo : Reuters)

Le mot a finalement été lâché ce vendredi matin par la ministre de l'Economie : le mot que le gouvernement voulait éviter à tout prix, celui de récession.

En 2008, la France sera encore dans le vert, mais en 2009, le PIB va bel et bien reculer. D’au moins 1%, a dit Christine Lagarde. C’est un recul  encore plus important qu'en 1993, dernière années de récession pour la France.

L'année qui débute sera donc très mauvaise. D'après les chiffres fournis jeudi par l'Insee, c'est l'investissement qui tire l'économie vers le bas : les industriels ont décidé d'écouler leurs stocks, plutôt que de produire.

Le déficit va encore se creuser

Avec une consommation toujours aussi faible, et des exportations en chute libre, il y a peu de chance de voir l'horizon s'éclairicir dans les prochains mois.

En attendant une éventuelle reprise, les calculettes du ministère des Finances vont tourner à plein régime : les recettes fiscales vont en effet s'effondrer.

L'année dernière, le déficit de l'Etat s'est envolé à 56 milliards d'euros. Eric Woerth, le ministre du Budget, déclarait ce matin que ce déficit allait encore se creuser, mais qu'il n'était pas question pour autant d'augmenter les impôts. 

En Allemagne, des chiffres en chute libre

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut Le recul du Produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre 2008 est sévère, plus que ce qu’avaient pronostiqué les experts. La croissance allemande a reculé de 2,1% à l’automne dernier. Il s’agit du troisième trimestre de baisse à la suite. Et du recul le plus grave du Produit intérieur brut depuis la réunification du pays en 1990. Les exportations allemandes ont reculé de 12% en novembre par rapport à la même période de 2007 et de près de 8% en décembre. Ce recul sensible a des conséquences évidentes pour les entreprises et sur l’emploi : « Le commerce international dans certaines régions est paralysé depuis l’automne », analyse un expert. « N’importe quoi ! » Les investissements sont aussi en recul. Et la production des entreprises contribue surtout à augmenter leurs stocks. Ce recul sévère des exportations, vitales en Allemagne, n’est pas compensé par la consommation intérieure qui a baissé au dernier trimestre 2008. Les pronostics des experts divergent pour les mois à venir. Certains s’attendent à une embellie dès le second semestre. « N’importe quoi ! », rétorque, peu amer, le patron de l’institut de conjoncture IFO plus pessimiste. Hans-Werner Sinn s’attend à 500 à 700 000 demandeurs d’emplois supplémentaires d’ici les élections générales de septembre.