par RFI
Article publié le 17/02/2009 Dernière mise à jour le 17/02/2009 à 14:45 TU
Roy Bennett, ancien fermier blanc, financier du MDC, a un caractère bien trempé et n'hésite pas à faire valoir ses opinions.
(Photo: Stringer/ Reuters)
Le gouvernement d'union du Zimbabwe a tenu, mardi, son premier Conseil des ministres, à Harare, en présence du président Robert Mugabe et de son ancien rival et nouveau Premier ministre Morgan Tsvangirai. Une première rencontre de travail, alors qu'un membre désigné de la nouvelle coalition, l'ex-fermier blanc Roy Bennett, comparaissait devant un tribunal de Mutare, dans l'est du pays. Arrêté vendredi, il a été formellement inculpé de «possession illégale d'armes à feu dans le but de commettre des actes de banditisme, terrorisme et insurrection», et de violation des lois sur l'immigration. Il avait pourtant été désigné, la semaine dernière, par son parti pour occuper le poste de vice-ministre de l'Agriculture. Le portrait de cette figure emblématique et controversée du MDC.
Il a les yeux bleus de ses ancêtres britanniques mais parle couramment le Shona. Roy Bennett fait partie de la garde rapprochée de Morgan Tsvangirai et incarne tout ce que le camp présidentiel vilipende depuis des années.
Cet ancien fermier blanc, financier du MDC, a un caractère bien trempé et n'hésite pas à faire valoir ses opinions avec fougue. En 2004, un an après avoir été exproprié de sa plantation de café au profit d'un chef de la police, l'homme à la carrure de rugbyman perd son sang froid au parlement lors d'un débat sur la réforme agraire.
Alors que le ministre de la justice l'accuse d'être un descendant de voleurs et d'assassins, Roy Bennett attrape Patrick Chinamasa par le col et le cloue au sol.
L'altercation lui vaut 8 mois de détention et la perte de son siège de député gagné en 2000. A sa sortie de prison, amaigri de 30 kilos, il décrit cette expérience comme un enfer.
Le régime ne lui laisse aucun répit
A peine libéré, il est accusé d'avoir comploté pour assassiner Robert Mugabe. Roy Bennett part alors en exil en Afrique du sud pour éviter une nouvelle arrestation.
Lorsqu'il revient au Zimbabwe le mois dernier, les charges ne sont pas levées mais l'ex-fermier est amené à devenir vice-ministre de l'agriculture. En signe de bienvenue, le régime lui a offert de passer hier son 52ème anniversaire en détention.
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