par RFI
Article publié le 19/02/2009 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 18:08 TU
La population des Abymes, près de Pointe-à-Pitre, se disperse après une deuxième nuit de violences, le 18 février 2009.
(Photo : Reuters)
Le Premier ministre, François Fillon a, annoncé dès ce matin, des propositions sur une prime de 200 euros proche des attentes du Collectif contre la vie chère et l’exploitation. Elie Domota, le leader du collectif LKP, a toutefois réservé sa réponse et attend d’en savoir plus avant de se prononcer.
Leader du collectif guadeloupéen LKP
« Nous ne nous arrêtons pas à des effets d’annonce, nous voulons voir le contenu des propositions !»
La nuit de mercredi à jeudi a été encore très tendue en Guadeloupe, même si les violences n’ont pas connu la même intensité que les jours précédents. Sur les routes, particulièrement à Gosier et à Sainte-Rose de nouveaux barrages ont été érigés. A Sainte-Rose, la mairie a été assiégée par des manifestants et a subi de nombreuses dégradations. Les forces de l’ordre, appuyées par des hélicoptères ont engagé, dès 2h00 du matin (7h00 à Paris) une opération de dégagement qui a duré plusieurs heures.
Durant la nuit, les forces de l’ordre ont noté l’incendie de deux restaurants, deux magasins et un concessionnaire automobile. Elles ont également procédé à l’interpellation de trente-neuf personnes. Au total quelque cinq cents membres des forces de l’ordre dont cinq escadrons de gendarmerie ont été déployés sur l’île. La cellule de crise installée à la préfecture a également fait état de coups de feu entendus et probablement tirés des barrages.
Sur le terrain des revendications, les avancées restent mitigées. L’intervention du chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy est très attendue. Il recevra à l’Elysée, en fin d’après-midi, 17H00 à Paris (12H00 à Pointe-à-Pitre) des élus des quatre départements de l’Outre-mer. Il interviendra plus tard sur la chaîne (radio et télévision) de l’Outre-mer, RFO.
Par ailleurs, le Premier ministre, François Fillon, annonce que le gouvernement s’apprête à faire une offre proche des revendications du Collectif contre la vie chère et l’exploitation, LKP, à l’origine du mouvement social déclenché le 20 janvier dernier.
« On a réussi à mettre sur pied une proposition qui permet de s’approcher des objectifs financiers que réclame le collectif ».
Le leader altermondialiste, José Bové s’est rendu sur l’île et appelle le gouvernement français à agir concrètement.
« Je suis inquiet, aujourd’hui on peut aller vers le couvre-feu et donc vers une spirale insupportable, celle de la violence et du pourrissement… ».
Enfin, François Fillon a également disculpé les forces de l’ordre qui ne seraient pas impliquées dans la mort du syndicaliste, Jacques Bino, atteint d’une balle dans la poitrine, dans la nuit du 17 au 18 février. Le leader du collectif LKP, Elie Domota, tout en appelant au calme, a émis « des doutes » sur la version officielle, car, selon lui, les circonstances de la mort du syndicaliste « sont encore troubles ».
A écouter
« Il faut que le plan de relance puisse répondre à deux problèmes cruciaux : l’emploi et la sauvegarde de l’emploi, et la protection des plus exposés face à la crise ».
19/02/2009
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