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Guadeloupe

Les élus d'outre-mer à l'Elysée

par  RFI

Article publié le 19/02/2009 Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 18:08 TU

La marche silencieuse organisée ce jour à Pointe-à-Pitre en hommage au syndicaliste tué par balle, dans la nuit du 17 au 18 février, s’est transformée en meeting politique qui, toutefois, se déroule dans le calme. A Paris, Nicolas Sarkozy a annoncé aux élus d'outre-mer qu'il se rendrait en Guadeloupe « dès le calme revenu » pour ouvrir une série d'états généraux et débattre « des grands enjeux ». Il a également annoncé un effort supplémentaire de 580 millions d’euros en direction des collectivités ultra-marines.

La population des Abymes, près de Pointe-à-Pitre, se disperse après une deuxième nuit de violences, le 18 février 2009.(Photo : Reuters)

La population des Abymes, près de Pointe-à-Pitre, se disperse après une deuxième nuit de violences, le 18 février 2009.
(Photo : Reuters)

Le Premier ministre, François Fillon a, annoncé dès ce matin, des propositions sur une prime de 200 euros proche des attentes du Collectif contre la vie chère et l’exploitation. Elie Domota, le leader du collectif LKP, a toutefois réservé sa réponse et attend d’en savoir plus avant de se prononcer.

Elie Domota

Leader du collectif guadeloupéen LKP

« Nous ne nous arrêtons pas à des effets d’annonce, nous voulons voir le contenu des propositions !»

19/02/2009 par Mathieu Baratier

La nuit de mercredi à jeudi a été encore très tendue en Guadeloupe, même si les violences n’ont pas connu la même intensité que les jours précédents. Sur les routes, particulièrement à Gosier et à Sainte-Rose de nouveaux barrages ont été érigés. A Sainte-Rose, la mairie a été assiégée par des manifestants et a subi de nombreuses dégradations. Les forces de l’ordre, appuyées par des hélicoptères ont engagé, dès 2h00 du matin (7h00 à Paris) une opération de dégagement qui a duré plusieurs heures.

Durant la nuit, les forces de l’ordre ont noté l’incendie de deux restaurants, deux magasins et un concessionnaire automobile. Elles ont également procédé à l’interpellation de trente-neuf personnes. Au total quelque cinq cents membres des forces de l’ordre dont cinq escadrons de gendarmerie ont été déployés sur l’île. La cellule de crise installée à la préfecture a également fait état de coups de feu entendus et probablement tirés des barrages.

Sur le terrain des revendications, les avancées restent mitigées. L’intervention du chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy est très attendue. Il recevra à l’Elysée, en fin d’après-midi, 17H00 à Paris (12H00 à Pointe-à-Pitre) des élus des quatre départements de l’Outre-mer. Il interviendra plus tard sur la chaîne (radio et télévision) de l’Outre-mer, RFO.

Par ailleurs, le Premier ministre, François Fillon, annonce que le gouvernement s’apprête à faire une offre proche des revendications du Collectif contre la vie chère et l’exploitation, LKP, à l’origine du mouvement social déclenché le 20 janvier dernier.

François Fillon, Premier ministre français

« On a réussi à mettre sur pied une proposition qui permet de s’approcher des objectifs financiers que réclame le collectif ».

19/02/2009 par RTL

Le leader altermondialiste, José Bové s’est rendu sur l’île et appelle le gouvernement français à agir concrètement.

José Bové

« Je suis inquiet, aujourd’hui on peut aller vers le couvre-feu et donc vers une spirale insupportable, celle de la violence et du pourrissement… ».

19/02/2009 par Mathieu Baratier


Enfin, François Fillon a également disculpé les forces de l’ordre qui ne seraient pas impliquées dans la mort du syndicaliste, Jacques Bino, atteint d’une balle dans la poitrine, dans la nuit du 17 au 18 février. Le leader du collectif LKP, Elie Domota, tout en appelant au calme, a émis « des doutes » sur la version officielle, car, selon lui, les circonstances de la mort du syndicaliste « sont encore troubles ».       

A écouter

Crise des Antilles : Guy Groux, chercheur au Cevipof

« Il faut que le plan de relance puisse répondre à deux problèmes cruciaux : l’emploi et la sauvegarde de l’emploi, et la protection des plus exposés face à la crise ».

19/02/2009