par RFI
Article publié le 26/02/2009 Dernière mise à jour le 26/02/2009 à 18:31 TU
Au lendemain de son arrestation par des militaires, Ousmane Conté, commandant dans l’armée guinéenne, a avoué mercredi soir, sur un lit d’hôpital à la télévision nationale, « être impliqué dans le trafic de drogue en Guinée » tout en refusant en être le « parrain ». Il avait été arrêté sur ordre des militaires qui ont pris le pouvoir à Conakry en décembre 2008. Le nom du fils aîné du défunt président Lansana Conté avait été cité en août 2008 dans l’affaire de l’atterrissage à Boké, ville située à 300 kilomètres au nord de Conakry, d’un petit avion transportant de la cocaïne, en provenance de Bissau, selon des sources policières. Lundi dernier, c’était Saturnin Bangoura, frère de l’ex-Première dame Henriette Conté, qui avait avoué être impliqué dans cette même affaire avec des « amis colombiens ».
Avec notre correspondant à Conakry, Moktar Bah
Ousmane Conté a été présenté à la télévision d’Etat, sur un lit d’hôpital, sous perfusion. Il était manifestement dépassé par ce qui lui arrivait. Néanmoins, il s’est confessé et a demandé pardon au peuple de Guinée.
« Cela a été une faute lourde de ma part. Je reconnais être dans ce réseau mais je ne suis pas le 'parrain'. »
Le capitaine Moussa Tiégboro Camara, à la tête du secrétariat d’Etat en charge de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme, a loué le « courage » d’Ousmane Conté qui, a-t-il dit, a reconnu « sans problème » son forfait.
« Je l'apprécie parce qu'une faute avouée est à moitié pardonnée. C'est une probité morale qu'il était nécessaire au peuple guinéen de s'en rendre compte. »
Opération mains propres ou show médiatique des nouvelles autorités ? La suite nous en dira plus.
Moussa Tiégboro Camara a été nommé par les militaires de la junte qui a pris le pouvoir en Guinée, le 23 décembre dernier, au lendemain de la mort par maladie du général-président Lansana Conté qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 24 ans.
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