Etats-Unis / Banque
Nationalisation partielle de Citigroup
par RFI
Article publié le 27/02/2009 Dernière mise à jour le 27/02/2009 à 22:38 TU
Le Trésor américain a annoncé vendredi 27 février qu'il va relever sa participation dans le groupe Citigroup, un géant de la finance aux Etats-Unis. L'Etat pourrait détenir jusqu'à 36% du capital de la banque.
Wall Street n'a pas apprécié cette annonce et le titre de Citigroup a chuté de 30%.
Tour Citibank à Hong Kong, le 23 février 2009.
(Photo : Reuters)
Jusqu'à présent, Washington s'était contenté de soutenir financièrement les banques américaines. Cette fois, c'est une nationalisation partielle que le Trésor s'apprête à réaliser, en annonçant une montée au capital de Citigroup pouvant aller jusqu'à 36%, contre moins de 8% actuellement.
L'Etat a déjà investi 45 milliards de dollars dans l'établissement bancaire depuis l'automne, dans des actions dites préférentielles : priorité sur les dividendes, mais pas de droit de vote. L'opération actuelle consiste en fait à convertir pour 25 milliards de dollars de ces actions préférentielles en actions ordinaires, ce qui permet cette fois à l'Etat d'acquérir des droits de vote, et donc d'influer sur les décisions stratégiques du groupe.
Le but de la manoeuvre est de stabiliser le capital de l'une des principales institutions financières du pays, dont les fonds s'étaient littéralement effondrés ces derniers mois : moins 41% pour la seule semaine dernière.
Condition imposée par le Trésor : le conseil d'administration devra accueillir davantage de membres indépendants.
La nationalisation partielle de Citigroup avait déjà été évoquée par Washington en début de semaine. Il n'était alors question que d’une intervention en dernier recours et à titre provisoire.
Aux Etats-Unis, le marasme économique se confirme
La Bourse de New York a terminé la semaine en baisse vendredi, dernière séance du mois de février, portant à six le nombre de reculs mensuels consécutifs des principaux indices de Wall Street. Le Dow Jones a fini vendredi en baisse de 1,09%, le Nasdaq cède 1,14%. Le Produit intérieur brut des Etats-Unis a chuté au quatrième trimestre de 6,2%. C'est le deuxième trimestre consécutif de baisse du PIB, ce qui n'est pas arrivé depuis la récession de l'automne 1990-1991.
Dominique Lacoue-Labarthe
Professeur des universités en sciences économiques à l’université Montesquieu – Bordeaux IV
« Incontestablement, la récession est installée aux Etats-Unis. Les plans d’urgence précédents sous l’administration Bush n’ont pas donné tous les résultats escomptés et clairement, ils ont laissé de côté tout ce qui n’était pas uniquement financier. Même de ce point de vue là, il n'y a pas mal de choses à dire. »
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