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France / Economie

Bercy revoit ses prévisions à la baisse

par Marie Dupin

Article publié le 02/03/2009 Dernière mise à jour le 02/03/2009 à 14:53 TU

La situation économique en France s'aggrave. Selon le gouvernement, le Produit intérieur brut (PIB) pourrait se contracter d'1,5% en 2009. Et le nombre de chômeurs augmenterait de 300 000 personnes sur l'année. Ces chiffres ont été rendus officiels avant la date normalement prévue mercredi.

Les mauvais chiffres ont filtré d’une source proche de Christine Lagarde, ministre de l’Economie.(Photo : AFP)

Les mauvais chiffres ont filtré d’une source proche de Christine Lagarde, ministre de l’Economie.
(Photo : AFP)

C'est devenu en quelque sorte la nouvelle stratégie de communication du gouvernement : donner en avance, de quelques heures ou de quelques jours, des chiffres, le plus souvent mauvais. Cette fois l'information a d'abord filtré d’une source proche de Christine Lagarde, ministre de l’Economie, auprès des journalistes de la presse économique, avant d'être confirmée quelques heures plus tard par le gouvernement. Le gouvernement  qui a dû revoir à la baisse ses précédentes prévisions.

Les derniers chiffres officiels tablaient sur une croissance positive de 0,2 à 0,5% du PIB. C'était au mois de novembre et à l'époque, le mot récession était encore banni du discours officiel. La France se gargarisait même d’être l’un des seuls pays de la zone euro à résister à la crise. Cette époque est  révolue. Le gouvernement admet aujourd’hui que la croissance française va reculer d'1,5%, ce qui serait le plus mauvais résultat enregistré depuis 1945.

Economistes divisés

Si le gouvernement table sur une contraction de l’activité de 1,5% du Produit intérieur brut, les économistes, eux, sont divisés. Certains jugent cette prévision raisonnable, d’autres estiment que l’ampleur de la récession pourrait être encore plus importante. C’est le cas d’Olivier Gasnier, analyste à la Société Générale, qui estime que le recul de la croissance « devrait atteindre 2% du PIB ». Selon lui, tout dépendra de la politique menée par le gouvernement, par exemple un second plan de relance, et de la consommation des ménages, qui est restée positive au mois de janvier. Jusqu’à aujourd’hui, c’est le seul indicateur à avoir résisté. Mais la consommation pourrait elle aussi commencer à ralentir, à cause de la montée du chômage.

Plus de 300 000 : c’est le nombre de demandeurs d’emplois supplémentaires que prévoit le gouvernement pour 2009. C’est aussi le chiffre que donne le président de l'Unedic, Geoffroy Roux de Bézieux. Une prévision qui peut paraître optimiste quant on sait que la France a déjà perdu 280 000 emplois rien qu'au cours des 6 derniers mois. Après un premier trimestre 2008 encore créateur d'emplois, les trois autres trimestres se sont soldés par des destructions de postes, de plus en plus importantes au fil du temps.

Déficit

Enfin, il y a un sujet sur lequel les économistes sont à peu près tous d’accord. Le déficit de la France va augmenter de manière très importante, à au moins 5%, voire 5,5% du Produit intérieur brut. On est donc loin de la limite des 3% imposée par l'union européenne. Pour l’instant, ce chiffre n’a pas été confirmé mais le ministre du Budget, Eric Woerth, a déjà indiqué que le déficit public français dépasserait 4,4% du PIB cette année.