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France

Chômage : le gouvernement mise sur l’auto-entreprise

par Myriam Berber

Article publié le 26/02/2009 Dernière mise à jour le 26/02/2009 à 17:02 TU

Page d'accueil du portail des auto-entrepreneurs.(Photo : <a href="http://www.lautoentrepreneur.fr/" target="_blank">l'auto-entrepreneurs</a>)

Page d'accueil du portail des auto-entrepreneurs.
(Photo : l'auto-entrepreneurs)

La France a connu une hausse record, avec plus de 90 000 nouveaux demandeurs d’emploi en janvier 2009. Pour tenter d’endiguer cette vague grandissante, le gouvernement français mise notamment sur la création d’entreprises. Son arme anti-crise : l’auto-entreprise. Ce nouveau statut où les démarches et les charges sont réduites au minimum semble attirer beaucoup de candidats, selon les chiffres de l’Institut national des statistiques.

Le nombre des demandeurs d’emploi en France a encore augmenté de 90 200 en janvier 2009. Soit presque deux fois plus qu’au mois de décembre. Cela porte le total à 2,2 millions sur une population totale de 65 millions d’habitants. Cette progression record confirme l’aggravation de la crise en France. Au quatrième trimestre, 89 900 emplois salariés ont été détruits. Et la multiplication des plans sociaux ou de départs volontaires dans les entreprises ces dernières semaines va prolonger cette tendance.

Depuis quelques mois, le gouvernement français tente de contrer cette envolée du chômage, en mettant en place des mesures de relance de la croissance. A cela sont venues s'ajouter d’autres mesures plus ciblées sur l’emploi comme la déduction fiscale aux employeurs qui embauchent. Le gouvernement mise également sur la création d’entreprises. Son arme anti-crise : l’auto-entreprise.

Chômeurs et auto-entrepreneurs

Le nouveau statut de l’auto-entrepreneur entré en vigueur au 1er janvier 2009 en France a fait bondir le nombre de créations d’entreprises, selon des chiffres publiés le 26 février 2009 par l’Institut national des statistiques. Leur nombre a augmenté de 34,7% en janvier par rapport à décembre pour atteindre un record de 33 624. Le gouvernement s’est félicité de ses bons résultats. « Une entreprise nouvelle sur deux est lancée par une personne qui était au chômage », s’est vanté Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat et des PME qui invite également les retraités et les étudiants à exercer une activité supplémentaire pour augmenter leurs revenus. Bientôt ce statut sera accessible aux fonctionnaires à la recherche d’un complément de revenus.

Alors que la création d’entreprise est une procédure complexe en France, ce statut d’auto-entrepreneur propose des démarches simplifiées. Une simple déclaration sur Internet suffit amplement  Autre avantage et non des moindres : l’activité d’auto-entrepreneur n’est assujettie à un prélèvement fiscal et social que lorsqu’il y a un chiffre d’affaires. On ne paie de cotisations sociales et d’impôts que si l’on réalise un chiffre d’affaires et sous la forme d’un pourcentage très faible de 13% pour les activités commerciales et de 23% pour les services.  Un régime fiscal allégé qui suscite la colère des artisans et petits patrons.

Un chiffre d’affaires plafonné

Un nouveau statut qui n’a pas que des avantages. Le chiffre d’affaires annuel ne doit pas dépasser un plafond : 80 000 euros dans le commerce et 32 000 euros dans les services. Ces seuils expliquent pourquoi la plupart des auto-entrepreneurs ont déjà une activité rémunérée.

Pour l’heure, selon les chiffres de l’Insee, les créations d’entreprises les plus fortes concernent l’hébergement, la restauration et l’action sociale : près de 10%, ainsi que dans les services ou le secteur de la communication. En revanche, les secteurs, gros pourvoyeurs d’emplois, sont ceux qui connaissent une réduction de créations d’entreprises. L’industrie manufacturière enregistre une chute de 13%. La construction et les activités financières ont fait de même.