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France / Economie

90 000 chômeurs de plus en janvier

par Sophie Lemaire

Article publié le 25/02/2009 Dernière mise à jour le 25/02/2009 à 22:56 TU

La ministre de l'Economie Christine Lagarde à la sortie du conseil des ministres, le 25 février 2009.(Photo : AFP)

La ministre de l'Economie Christine Lagarde à la sortie du conseil des ministres, le 25 février 2009.
(Photo : AFP)

Jamais le nombre de chômeurs en France n’avait autant augmenté en un mois depuis que les statistiques sur l’emploi existent. Le précédent record remontait à novembre dernier, avec 64 000 chômeurs supplémentaires. Il est aujourd’hui balayé par ce nouveau chiffre du mois de janvier : 90 200 nouveaux inscrits au Pôle emploi.

Fin janvier, la France comptait ainsi 2 204 500 demandeurs d’emplois. Sur un an, ce chiffre – qui prend en compte les chômeurs de catégorie 1, c'est-à-dire ceux qui sont à la recherche d’un CDI et ont travaillé moins de 78 heures dans le mois – a progressé de 15,4%, soit la plus forte progression annuelle depuis 1993. Ces chiffres de janvier confirment la nette tendance constatée depuis l’automne dernier : le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 156 000 pour le seul dernier trimestre 2008, sur un total de 217 000 nouveaux chômeurs sur l’année.

Licenciements économiques et fins de CDD

Toutes les catégories de demandeurs d’emploi sont concernées par cette hausse du chômage. Celle-ci a touché davantage les hommes (+5,5%) que les femmes (+2,9%), et plus fortement les jeunes (+5,1%) que les 50 ans ou plus (+3,9%) ou les 25-49 ans (+4,1%). En ce qui concerne les motifs d’inscription au chômage, il s’agit pour 26% des cas de fins de contrats à durée déterminée et pour 12% des cas de fins de missions d’intérim : les travailleurs précaires sont ainsi les premiers à faire les frais du ralentissement économique. En revanche, sur les trois derniers mois, ce sont les inscriptions consécutives à un licenciement économique qui ont le plus augmenté (+23,5).

« Cette hausse du chômage en janvier est la conséquence du repli de l’activité au 4e trimestre 2008 », a commenté Christine Lagarde, dès la publication de ces mauvais chiffres. La ministre de l’Economie a par ailleurs rappelé que « de nouvelles mesures d'accompagnement social ont été décidées » lors du sommet social du 18 février dernier. Lors de ce sommet, le président Nicolas Sarkozy a promis 2,6 milliards d'euros pour aider les Français les plus modestes et les plus durement frappés par la récession et les réductions d’emplois.

Christine Lagarde, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi

« Il faut que l'on ait à la fois des réponses d'indemnisations importantes et un soutien très très important de la part de tout le dispositif pour l'emploi. »

25/02/2009 par France 2

 « Décalage criant »

Mais Christine Lagarde a également reconnu que « les anticipations dégradées des entreprises vont peser sur les évolutions du marché du travail » : en clair, le nombre de chômeurs devrait encore augmenter dans les mois à venir. Selon l’Unedic, qui a fusionné avec l’ANPE pour créer le Pôle emploi au 1e janvier, il devrait y avoir 282 000 demandeurs d’emplois supplémentaires en 2009.

Les syndicats, eux aussi, ont rapidement réagi à l’annonce de ces chiffres. La CFDT a attribué cette « brutale augmentation » notamment à « l'évolution du marché du travail qui a vu ces dernières années l'explosion des contrats précaires et atypiques » et aux « premiers plans sociaux intervenus en 2008 ». Plus agressive, la CGT a dénoncé « le décalage criant entre la gravité de la situation et les réponses apportées par le chef de l'Etat ». Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, a pour sa part estimé sur RTL que ce « très mauvais chiffre » montrait qu'il fallait « soutenir l'activité économique, non seulement en soutenant l'investissement mais aussi en soutenant la consommation » par une hausse des salaires.