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France / Antilles

Le mouvement contre la vie chère fait tache d'huile

par  RFI

Article publié le 13/02/2009 Dernière mise à jour le 13/02/2009 à 16:52 TU

C'est toujours l'impasse et le blocage en Guadeloupe et en Martinique. Le gouvernement français affronte un conflit social de plus en plus dur dans ces îles antillaises paralysées par une grève générale qui pourrait se propager à la Réunion, département français dans l'Océan indien.
Le gouvernement avait dépêché sur places deux médiateurs. Mais à Pointe-à-Pitre, les discussions avec le LKP, le Collectif contre l'exploitation, ont tourné court. Du coup, le chef de l’Etat a annoncé ce vendredi la mise en place sans délai d’un conseil interministériel de l’Outre-mer.  

Jarry, Guadeloupe, le 12 février 2009.(Photo : AFP)

Jarry, Guadeloupe, le 12 février 2009.
(Photo : AFP)

Pour le chef de l'Etat, la crise sociale au Antilles doit interpeller tout le gouvernement. Chaque ministre doit se sentir concerné et doit s'impliquer personnellement. Mais le communiqué de Nicolas Sarkozy n'aborde pas les dernières revendications des différents collectifs. Car à l'origine de tous les  mouvements, on trouve la lutte contre la  vie chère.

Après trois semaines de grève en Guadeloupe, huit jours de blocage en Martinique, la Réunion se prépare à son tour à protester.

Grève générale prévue le 5 mars

En Guadeloupe, le LKP, le Collectif contre l’exploitation, a fait savoir hier aux deux médiateurs envoyés par le gouvernement qu’il ne reprendrait les discussions que sur la base d’un préaccord prévoyant 200 euros d’augmentation salariale et plus de 100 millions d’allègement de charges pour les entreprises. Les négociations sont donc au point mort en Guadeloupe.

En Martinique, Yves Jégo, le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, a présenté 39 mesures au collectif intersyndical du 5 février qui proteste contre la vie chère et la lutte pour l'emploi. Parmi ces mesures, une baisse immédiate du carburant ou encore une baisse de 20 pour cent sur 100 biens de première nécessité. Le collectif martiniquais n'a pas réagi à ses propositions.

Enfin, le mouvement pourrait se propager à l’Ile de la Réunion où un collectif  regroupant des syndicats, des hommes politiques et des associations appelle à la grève générale pour le 5 mars.

Yves Jégo, Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer

« Le président a confirmé que les mesures annoncées par le Premier ministre étaient les mesures qui allaient s’appliquer à tous les départements d’Outrer mer et qui était une vraie réponse sociale ».

13/02/2009

Le président Nicolas Sarkozy se saisit du dossier

Vingt-quatre jours, pas un de moins, auront-été nécessaires pour que Nicolas Sarkozy évoque la situation en Guadeloupe. Et son silence sur la question, lors de sa longue intervention télévisée la semaine dernière, n'a pas manqué d'être remarqué. Tout particulièrement aux Antilles.

Un silence devenu assourdissant cette semaine, après le rappel en urgence, du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo en métropole et son remplacement par deux médiateurs.

Silence rompu ce vendredi, en Conseil des ministres où le chef de l'Etat a déclaré prendre « très au sérieux » la situation sociale en Outre-mer « depuis les premiers jours ».

Mais alors que les négociations sont rompues en Guadeloupe, que le mouvement fait tache d'huile en Martinique, près de dix jours de grève en Guyane et bientôt à La Réunion, avec un appel à la grève pour le 5 mars prochain. Pas question pour autant de revenir sur la ligne réaffirmée par le Premier ministre François Fillon : ne rien céder sur les salaires.


 RFI

A écouter

Yvan Hoareau, secrétaire général du syndiact CGT de la Réunion

« Renvoyer la balle aux partenaires sociaux, c’est un peu facile parce que l’Etat est quand même responsable d’une situation globale dans l’Outre-mer et ne peut pas se défausser à ce point ».

13/02/2009