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Espagne

Test pour le pouvoir: échec galicien, casse-tête basque

par Valérie Lainé

Article publié le 02/03/2009 Dernière mise à jour le 02/03/2009 à 18:51 TU

Le résultat dans deux scrutins régionaux est mitigé pour le parti au pouvoir à Madrid. Le camp socialiste est défait en Galice mais se retrouve en position de gouverner au Pays Basque pour la première fois depuis le retour de la démocratie.

L'ancien président de Galice Emilio Perez Tourino a quitté ses fonctions à la tête de la section galicienne du PSOE, le 2 mars 2009.( Photo : Reuters )

L'ancien président de Galice Emilio Perez Tourino a quitté ses fonctions à la tête de la section galicienne du PSOE, le 2 mars 2009.
( Photo : Reuters )


La
Galice retourne dans le giron conservateur

Le leader des socialistes galiciens a annoncé sa démission de son poste de secrétaire général du Parti socialiste régional, endossant ainsi la responsabilité de l’échec électoral enregistré dans cette province du nord-ouest du pays. C’est la première défaite notable des socialistes espagnols depuis que Jose Luis Zapatero a pris la tête du parti en 2000. Le parti du chef du gouvernement espagnol paye ainsi le prix de la grave crise économique et financière qui touche l’Espagne avec l’envolée du taux de chômage à près de 14% de la population, un record au sein de l’Union européenne dû notamment à l’effondrement des prix de l’immobilier.

La Galice revient à une direction conservatrice qui avait, en fait, perduré durant 24 ans ne laissant les socialistes l’occuper que de 2005 à ce jour. Mais uniquement grâce à leur alliance avec les nationalistes galiciens, car même en 2005 le Parti populaire était resté en tête. La droite revient donc cette fois non seulement à la première place en termes de voix mais aussi à la direction de la région avec une majorité absolue de 39 députés qui lui permet de l’emporter face aux 24 sièges du parti socialiste et aux 12 du bloc nationaliste galicien.

Le dirigeant du parti au niveau national en sort d’autant plus renforcé qu’il s’est fortement impliqué dans la campagne. D’origine galicienne, Mariano Rajoy en profite pour redorer l’image de son parti, mise à mal par une sombre affaire d’espionnage interne visant certains de ses cadres madrilènes et une enquête pour corruption diligentée par le juge Garzon. 

Sur les affiches du parti nationaliste basque «Voter Ibarretxe». Le PNV remporte 30 des 75 sièges du Parlement régional basque.(Photo : AFP)

Sur les affiches du parti nationaliste basque «Voter Ibarretxe». Le PNV remporte 30 des 75 sièges du Parlement régional basque.
(Photo : AFP)

Le Pays basque gouverné par les socialistes dans un partenariat incertain

En revanche, les socialistes enregistrent un certain succès au Pays basque. Ils ont promis d’apaiser le conflit séparatiste et profité de l’interdiction de concourir au scrutin prononcée par la justice à l’encontre des alliés politiques d’ETA. S’il ne parvient pas à devancer le Parti nationaliste basque (PNV), le PSOE réussit tout de même à enregistrer le meilleur score de son histoire et se retrouve en position mathématique de gouverner. Le PNV toujours en tête et ses alliés nationalistes en recul n’obtiennent en effet pas la majorité absolue pour la première fois depuis le retour de la démocratie en Espagne. Il s’ensuit un véritable casse-tête pour les socialistes. « Un dilemme basque pour Zapatero », selon le quotidien catalan La Vanguardia.

Les socialistes doivent en effet choisir leur partenaire de coalition. D’un côté les nationalistes, qui ont présenté coup sur coup, en 2005 et 2008, deux projets trop souverainistes au goût de Madrid et qui ont déjà prévenu qu’il ne fallait pas compter sur eux pour former un gouvernement à Vitoria. Ils pourraient en revanche suivre l’exemple catalan et soutenir les lois favorables à la région.

Autre partenaire de coalition possible, un front antinationaliste composé de la droite et d’un petit parti centriste. Mais cela reviendrait alors pour le PSOE, qui ne dispose que d’une majorité relative au niveau national, à se priver d’un allié essentiel aux Cortès. Le Parti socialiste ne gouverne en effet au Congrès des députés à Madrid qu’avec le soutien ponctuel des nationalistes basques, soutien qui s’est avéré déterminant notamment pour faire adopter le budget de l’Etat et qui pourrait être encore plus nécessaire alors que le pays affronte une crise économique sans précédent.

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