Article publié le 03/03/2009 Dernière mise à jour le 03/03/2009 à 23:57 TU
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton (G) pendant sa conférence de presse à Jérusalem et Tzipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, le 3 mars 2009.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Hillary Clinton est venue avec un message. Elle est là pour rappeler l’engagement de la nouvelle administration américaine pour la sécurité d'Israël face à la menace iranienne, mais aussi pour rappeler l'engagement de Washington en faveur du processus de paix dans la région, pour obtenir un cessez-le-feu durable à Gaza et pour défendre la solution à deux Etats, israélien et palestinien.
« C’est une solution inévitable », a estimé la chef de la diplomatie américaine, lors d’une conférence de presse mardi en début d’après-midi à Jérusalem avec son homologue Tzipi Livni.
Nétanyahu hostile à cette position
Si certains de ses interlocuteurs, comme le président Shimon Peres et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, sont des partisans déclarés de cette solution, ce n'est pas le cas de l’homme qui est actuellement chargé de former le prochain gouvernement israélien. Benyamin Nétanyahu parle uniquement d’autonomie palestinienne et ne veut pas entendre parler de la création d’un Etat palestinien souverain qui aurait le contrôle de ses frontières et de ses moyens militaires.
Ecoute et observation
Cette position risque de créer, à l'avenir, des tensions entre Israël et Washington, mais pour l’instant, il n'est pas question de pression. Ce premier voyage de la nouvelle chef de la diplomatie américaine est surtout sous le signe de l’écoute, de l’observation, en attendant donc la formation du prochain gouvernement israélien et en attendant aussi le résultat des discussions inter-palestiniennes au Caire autour de la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Reprise du dialogue avec la Syrie |
Lors de sa conférence de presse, Hillary Clinton a également annoncé que les Etats-Unis allaient rapidement dépêcher deux émissaires en Syrie, pour discuter des relations bilatérales entre les deux pays. Ces deux hommes pourraient se rendre à Damas, juste après l'étape à Ramallah de la chef de la diplomatie américaine mercredi après-midi.
A l'instar des Européens, les Etats-Unis ont pris leurs distances avec la Syrie après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, à Beyrouth en février 2005. Plusieurs hauts responsables du pouvoir syrien sont en effet cités dans l'enquête sur cet attentat. L'année dernière, un certain nombre de pays, dont la France, ont renoué avec Damas, estimant que la Syrie avait fait des gestes importants, notamment en permettant la fin de la crise politique au Liban et en normalisant ses relations avec ce pays.
C'est donc une démarche identique que semble choisir l'administration Obama : parler à la Syrie plutôt que l'isoler. Pour encourager une éventuelle reprise du processus de paix avec Israël, mais également parce que la Syrie soutient le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais et donc qu'elle pèse dans les différentes crises régionales.
L'Iran en tête
En terme de calendrier, cette volonté américaine de relancer le dialogue avec Damas semble prendre forme avant le dialogue avec l'Iran, envisagé par l'administration Obama. Il faut dire qu'il est plus facile de parler avec la Syrie, avec laquelle Washington entretient déjà des liens diplomatiques (inexistants avec l'Iran), et que la perspective de l'élection présidentielle de juin à Téhéran impose aux Etats-Unis de patienter jusqu'à cette date. RFI |
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