France / Mexique
L'affaire Cassez s'invite dans la visite de Nicolas Sarkozy à Mexico
Article publié le 09/03/2009 Dernière mise à jour le 09/03/2009 à 10:16 TU
Avant les entretiens privés, c'est sur le site des pyramides de Teotihuacan, près de Mexico, que se sont rencontrés Felipe Calderon (g), son épouse Margarita Zavala (d), Nicolas Sarkozy et Carla Bruni Sarkozy.
( Photo : Alfredo Estrella/AFP )
Après deux jours de détente passés dans une résidence balnéaire huppée sur la côte pacifique, le président français et son épouse ont rencontré leurs homologues mexicains pour des entretiens informels, hier, avant le début de la visite officielle, ce lundi. La très sensible affaire Cassez pourrait éclipser les sujets économiques et politiques.
Avec notre envoyée spéciale, Véronique Rigolet
C’est à la hacienda Placatecpan, une des résidences présidentielles au nord de Mexico que les deux présidents ont eu leurs premiers entretiens en tête-à-tête et en privé, sans protocole, sans conseillers : l’occasion d’évoquer en toute liberté le cas de Florence Cassez.
Florence Cassez a été condamnée pour des faits d'enlèvement et posession d'armes qu'elle conteste. Sa peine a récemment été confirmée en appel, mais est passée de 96 à 60 ans d'emprisonnement. Son cas est devenu symbolique au Mexique.
(Photo : Alfredo Estrella/AFP)
De son côté le président Calderon n’y est pas opposé, mais il souhaite, avant tout, ménager une opinion publique mexicaine très sensible sur la question des enlèvements, qui constituent un véritable fléau national au Mexique. Huit mille enlèvements par an, et une grande majorité de Mexicains qui doutent aujourd’hui de l’innocence de Florence Cassez. Voici sans doute pourquoi il n’est pas question d’une grâce présidentielle. Quant à un éventuel transfert, les deux présidents s’exprimeront ensemble sur le sujet.
Reportage : Les Mexicains ne veulent pas de traitement de faveur pour Florence Cassez
« Plus de 8 000 enlèvements par an... Dans Mexico-city, des affiches réclament la peine de mort pour les ravisseurs, et le président Calderon avait fait campagne sur ce thème. Le sort de la Française reste très incertain... »
Témoignage : La rancune des Mexicains envers Florence Cassez
« Si elle-même n'était pas responsable, il y avait des séquestrés dans sa maison, elle devait être au courant... Pourquoi elle ne doit pas aller en France, parce que si elle va en France, alors elle sera libre »
| Une visite pour renforcer les liens bilatéraux |
Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy Il sera d'abord question de diplomatie. Nicolas Sarkozy défend l’idée qu’il faut élargir le Conseil de sécurité de l’ONU. Il propose d’augmenter le nombre de membres permanents et vient assurer Felipe Calderon du soutien de la France pour la candidature du Mexique. Déjà, en novembre dernier, il était intervenu pour que ce pays participe au groupe des 20 lors du sommet de Washington sur la crise financière. L’autre objectif est économique. Les 350 entreprises françaises installées au Mexique emploient plus de 80 000 personnes. Un groupe de haut niveau, constitué par 17 chefs d’entreprises, d’hommes d’affaires et d’un universitaire des 2 pays, ont sélectionné 5 secteurs d’intérêt commun. Ils proposeront de nouvelles stratégies pour fortifier et moderniser la coopération à travers des projets concrets dans les domaines comme ceux du changement climatique, de la santé et de l’aéronautique. |
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