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Guinée-Bissau

Bissau enterre son président

Article publié le 10/03/2009 Dernière mise à jour le 10/03/2009 à 15:19 TU

Les obsèques nationales du président Joao Bernardo Vieira, assassiné la semaine dernière après 23 ans passés au pouvoir, ont lieu ce mardi à Bissau. Après une veillée funèbre lundi soir au Parlement et avant les obsèques religieuses mardi après-midi, une cérémonie s’est déroulée ce matin à l’Assemblée nationale.

Les obsèques du président assassiné, Joao Bernardo Vieira ; Bissau, le 10 mars 2009. (Photo : Reuters)

Les obsèques du président assassiné, Joao Bernardo Vieira ; Bissau, le 10 mars 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre envoyé spécial à Bissau, Laurent Correau

La veuve de Nino Vieira, Isabelle, a accueilli vers 11h30 (TU) les derniers membres de la famille en provenance de Dakar. Longues étreintes devant le cercueil de Nino Vieira, installé dans la salle des plénières de l'Assemblée. Et c'est ensuite, seulement, que la cérémonie a pu commencer.

Une cérémonie marquée par une très forte émotion. On retiendra surtout l'appel lancé par l'une des filles du président défunt. « Arrêtons de nous tuer une fois pour toutes », a lancé la jeune femme d’une voix tremblante. On retiendra également l'émotion des lecteurs qui sont venus à la tribune présenter l'oraison funèbre, éclatant en sanglots les uns après les autres, ils sont trois à s'être relayés pour venir à bout du texte.

Aucun chef d'Etat présent

L'ancienne présidente de l'Assemblée, Carmen Pereira, a salué le plus charismatique des combattants de la guérilla, comparable, selon elle, à Che Guevara. « C'est la fierté des libérateurs qui va être aujourd'hui enterrée », a-t-elle déclaré. Carmen Pereira a déploré les circonstances exceptionnelles de la mort de Nino Vieira et a appelé à la réconciliation.

Le président par intérim, Raimundo Pereira, a, de son côté, parlé d'un affront aux institutions bissau-guinéennes :« Il s'agit de l'un des moments les plus tristes de notre histoire. »

La cérémonie se poursuivait en début d'après-midi au cimetière municipal de Bissau où se trouve la concession familiale des Vieira. Aucun chef d'Etat n'assistait aux funérailles.