Article publié le 08/03/2009 Dernière mise à jour le 08/03/2009 à 08:09 TU
Avec notre envoyé spécial, Laurent Correau
Des femmes en pleurs lèvent les mains au ciel au domicile de Tagmé Na Waié, dans le quartier d’Antula. Plusieurs dizaines de militaires sont venus accompagner le cercueil du général jusqu’à ce petit salon où ont été installés deux cierges, une statue de la Vierge et la photographie du défunt. Un membre de la famille joue l’apaisement sur la responsabilité de l’attentat et refuse de désigner un coupable : « Dans la famille, on ressent de la douleur, dit-il, on n’avait jamais pensé que cela aurait pu se produire. Mais nous n’avons aucun élément permettant d’accuser quiconque. »
Un jeune tient en revanche un discours nettement plus violent contre le président Joao Bernardo Vieira, assassiné quelques heures après l’attentat contre l’état-major… par des militaires en colère : « Depuis que Nino Vieira est rentré en Guinée-Bissau, nous savions clairement qu’un événement comme celui-ci devrait se produire. La bombe qui a fait sauter Tagmé Na Waié, nous savons qu’elle n’a pas été posée par n’importe qui. C’est Nino, nous le savons que c’était Nino. Nino a été tué parce que c’est lui qui a tué Tagmé Na Waié. Et ça nous fait mal, ça nous fait mal au cœur. »
Au cimetière municipal de Bissau, le vent secoue les branches des grands arbres et fait voler la poussière. C’est ici que sera inhumé ce dimanche le général Tagmé Na Waïé. Ironie de l’histoire, c’est ici également que sera enterré Joao Bernardo Vieira, mardi prochain, quelques dizaines de mètres plus loin, dans une concession familiale.
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