Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Guinée-Bissau

Les circonstances de la mort de Nino Vieira

par  RFI

Article publié le 03/03/2009 Dernière mise à jour le 03/03/2009 à 13:18 TU

Les circonstances de la mort du président bissau-guinéen sont devenues un peu plus claires, même si les forces armées refusent l’idée d’un règlement de comptes entre le pouvoir militaire et le pouvoir politique. Tout porte à croire que l’assassinat de Nino Vieira, lundi matin, est le résultat d’une opération de représailles exécutée par un groupe de militaires partisans du chef d’état-major Tagmé Na Waye qui avait été tué, quelques heures avant, lors de l’explosion d’une bombe.

Joao Bernado Vieira, le 9 décembre 2008.( Photo : Reuters )

Joao Bernado Vieira, le 9 décembre 2008.
( Photo : Reuters )

Il est environ quatre heures du matin à Bissau. Un groupe de militaires débarque dans le quartier Chao de Pepel, le quartier où Nino Vieira possède sa résidence. Ces militaires sont nombreux et puissamment armés. Ils neutralisent la garde chargé de la protection du président. Un groupe entre dans la maison. Selon les informations que nous avons pu recueillir, Nino Vieira et son épouse s'enferment alors dans leur chambre. Les soldats menacent de faire exploser la pièce au bazooka. Le président qui veut protéger son épouse Isabel, sort de la chambre et tente de s'expliquer avec les soldats. Ceux-ci l'accusent d'avoir fait assassiner le chef d'état major, le général Tagmé Na Waye tué la veille. Nino Viera se défend, il se dit innocent. Les soldats refusent de l'écouter et l'abattent à la Kalachnikov. Selon un témoin, ils vident plusieurs chargeurs sur son cadavre, devenu méconnaissable.

Manifestement, Nino Vieira ne pensait pas que les militaires proches de l'ancien chef d'état-major, tué la veille, viendraient le chercher et le rendre responsable de cette mort. Sa méfiance était d'autant moins grande que dans la soirée,  il aurait eu des assurances de l'armée que les casernes étaient calmes. Plus généralement, Nino Vieira savait que ses relations avec certains groupes militaires étaient porteuses de danger. En novembre, après les coups de feu contre sa résidence, il avait demandé la protection de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Un responsable de l'armée avait, dans un premier temps, accusé le président Vieira d'être responsable de la mort du général Tagmé Na Wai, avec qui il entretenait de très mauvaises relations. Puis l'armée s'est rétractée, affirmant ne pas connaître les assassins. Ni même savoir s'il s'agit de militaires.

Zamora Induta

Porte-parole de l'armée

« Je ne peux dire que ce sont des militaires qui l'ont tué. On n'a pas d'information pour affirmer cela. »

03/03/2009