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Energie

Poutine contre Nabucco

Article publié le 10/03/2009 Dernière mise à jour le 10/03/2009 à 19:12 TU

La guerre du gaz continue. Moscou veut à tout prix empêcher la construction du gazoduc Nabucco, qui doit relier les gisements d’hydrocarbures de la mer Caspienne aux marchés européens via la Turquie, sans passer par la Russie. Pour prendre de court les Européens, les Russes proposent un projet concurrent qui acheminerait du gaz naturel russe en contournant l’Ukraine et en passant sous la mer Noire et dans les Balkans. Le Premier ministre Vladimir Poutine a déjà rallié à sa cause son homologue hongrois, Ferenc Gyurcsany, qui vient de signer avec lui un accord de coopération énergétique.
Tracé du gazoduc Nabucco, entre la mer Caspienne et l'Europe occidentale. Il évite le passage par la Russie.(Source : Wikipedia)

Tracé du gazoduc Nabucco, entre la mer Caspienne et l'Europe occidentale. Il évite le passage par la Russie.
(Source : Wikipedia)


Avec notre correspondant à Moscou
, Thierry Parisot

La Russie fait comme si de rien n’était. Son conflit avec l'Ukraine a privé l'Europe de gaz pendant plus de deux semaines. Mais Vladimir Poutine continue d'expliquer aux voisins européens que son pays est le partenaire le plus fiable qu'on puisse trouver. Avec l'Italie, il veut construire un gazoduc, qui passerait sous la mer Noire et qui se prolongerait jusqu'en Hongrie. Tout est en place pour une ouverture en 2015, au plus tard, déclare Vladimir Poutine. D'ici là, Russes et Hongrois vont construire un vaste dépôt de gaz en Hongrie. « Et nous n'avons aucun problème de financement », assure le chef du gouvernement russe, qui évalue le coût total du gazoduc à dix milliards d'euros environ.

Un financement précaire

En revanche, le financement de Nabucco pose problème. Ce gazoduc, porté à bout de bras par Bruxelles, permettrait à l'Europe de recevoir du gaz de la mer Caspienne, sans passer la Russie, mais il a bien du mal à réunir les soutiens financiers nécessaires.

Le Premier ministre russe ne perd jamais une occasion de dire tout le mal qu'il pense de Nabucco : trop de pays concernés, pas assez d'argent et pas assez de gaz. Cependant, l’argumentaire est toujours incomplet. Moscou omettant de dire que le principal défaut de ce gazoduc vient de son tracé qui évite soigneusement la Russie.