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Russie/Ukraine/Europe

Kiev empêche le transit du gaz russe vers l'Europe

Article publié le 13/01/2009 Dernière mise à jour le 13/01/2009 à 16:29 TU

L’Ukraine reconnaît qu’elle refuse de laisser passer le gaz russe vers l’Europe.(Photo : Reuters)

L’Ukraine reconnaît qu’elle refuse de laisser passer le gaz russe vers l’Europe.
(Photo : Reuters)

Le conflit gazier entre l’Ukraine et la Russie n’a toujours pas trouvé de solution. La page n’est pas encore tournée puisqu’en dépit de l’accord annoncé hier, et malgré aussi la reprise des livraisons par Moscou, le gaz russe n’arrive toujours pas en Europe. Explication : ça bloque du côté de Kiev.

Avec notre correspondant à Kiev, Camille Magnard

Le gaz ne coule toujours pas dans les gazoducs ukrainiens. Ce matin, côté russe, on avait pourtant bien annoncé avoir relancé du gaz dans le réseau. Mais quelques heures plus tard, Gazprom accusait l’Ukraine de bloquer cette reprise du trafic, ce que confirme à présent Kiev.

L’Ukraine reconnaît qu’elle refuse de laisser passer le gaz russe vers l’Europe car elle dénonce des conditions de trafic inacceptables, sans plus de précision pour l’instant. C’est donc la douche froide pour les espoirs européens de voir cette crise se terminer et le gaz russe arriver à nouveau dans les pays membres de l’Union qui en sont privés depuis six jours.

L’Europe, qui espérait bien s’en tirer à bon compte et ne plus être prise en otage dans le conflit russo-ukrainien, se retrouve donc au point de départ, et côté ukrainien, on n’explique pas encore ce refus de coopérer malgré l’accord conclu hier. L’Ukraine n’avait sans doute pas grand intérêt à voir l’Europe quitter la table des négociations.

Elle se serait alors retrouvée seule face à l’ogre russe qui lui réclame toujours 450 millions d’euros de dettes et la menace d’une augmentation du prix du gaz de près de 165% pour l’année 2009.

L’indépendance énergétique de l’Europe


Avec notre bureau à Bruxelles

De crise en crise, depuis celle de Suez, il y aura 53 ans cette année, les Européens brandissent la nécessité de diversifier leurs sources d’énergie et les origines de celles-ci. Aujourd’hui, seuls les Etats membres de l’Union européenne, qui l’étaient précédemment du Comecon (le Marché commun soviétique), se trouvent dans une situation identique, c’est-à-dire de dépendance vis-à-vis du pétrole, du gaz et de l’électricité russes. Les autres, ceux de l’ouest, ont à peu près chacun une politique énergétique distincte et qui leur est propre. La solution, tous pourtant la connaissent. C’est dans un premier temps le maillage des réseaux d’oléoducs, de gazoducs, et de haute-tension. Ceci permet à la solidarité entre pays de l’Union de s’exprimer autrement que par des discours. Dans un second temps, il s’agira de multiplier le nombre de pays producteurs auprès de qui l’Europe s’approvisionne en Asie centrale ou en Afrique subsaharienne notamment. Enfin, pour parfaire cette future politique commune européenne de l’énergie, il conviendra d’établir des pourcentages stables pour chaque type d’énergie et chaque pays producteur, ce qui permettra également de mieux gérer la réduction des gaz à effet de serre. Mais rien ne permet de dire que cette fois-ci, la leçon sera enfin comprise.