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Russie / Ukraine

La signature de Kiev débloque le gaz russe vers l'Europe

Article publié le 11/01/2009 Dernière mise à jour le 11/01/2009 à 14:27 TU

C'est la Premier ministre ukrainienne elle-même Ioulia Timochenko qui l'a annoncé dans la nuit : l'Ukraine, sous forte pression de l'Union européenne, a signé l'accord de transit du gaz russe vers l'Europe. Moscou avait coupé les vannes le 7 janvier. Les livraisons pourraient reprendre ce dimanche, selon les Tchèques.

Avec nos correspondants Grégoire Lory à Bruxelles et Thierry Parisot à Moscou

Les efforts de l’Union européenne ont donc porté leurs fruits. Prague, qui assume la présidence tournante des Vingt-Sept, avait déjà signé ce samedi un accord avec la Russie, un document qui précise les conditions du contrôle du transit du gaz russe sur le territoire ukrainien.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine (à droite au centre), son homologue tchèque Mirek Topolanek (à gauche au centre) et le PDG de Gazprom, Alexei Miller (à droite au premier plan), réunis dans la résidence de Novo-Ogaryovo, près de Moscou, le 10 janvier 2009.(Photo : AFP)

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine (à droite au centre), son homologue tchèque Mirek Topolanek (à gauche au centre) et le PDG de Gazprom, Alexei Miller (à droite au premier plan), réunis dans la résidence de Novo-Ogaryovo, près de Moscou, le 10 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Il restait à convaincre l’Ukraine à son tour de signer cet accord, c’était l’objectif du déplacement du Premier ministre tchèque à Kiev, et c'est donc chose faite. 

Toute la semaine les différentes institutions de l’Union avaient travaillé en ce sens, ainsi le président du Parlement européen a rencontré jeudi dernier tour à tour les dirigeants des entreprises russe Gazprom et ukrainienne Naftogaz, et le même jour la Commission signait avec l’Ukraine un protocole d’accord pour l’envoi d’observateurs chargés de surveiller le transit du gaz.

Cette forte implication de l’Union montre l’inquiétude des Européens face à l’arrêt des livraisons : pour répondre à la demande des ménages, certains Etats membres ont dû mettre en place des systèmes de restriction dans l‘industrie, des mesures qui ne sont pas sans conséquence pour l’activité économique.

L'accord prévoit un mécanisme de surveillance qui mettra un peu de temps avant de se mettre en place. Certes, des observateurs européens sont déjà présents à Kiev, mais ils ne sont que l'avant-garde d'une mission à venir beaucoup plus importante. On attend en effet des observateurs de compagnies européennes clientes de Gazprom et des experts indépendants norvégiens.

Surtout, des responsables russes de Gazprom et des Ukrainiens de Naftogaz devront aussi être déployés et on peut facilement imaginer un retard dans leur nomination, si l'une ou l'autre partie veut faire durer la crise. Et ensuite, à partir du moment où ce mécanisme de surveillance sera en place, il faudra encore trois jours, environ, avant que le gaz russe n'arrive en Europe, cette fois pour des raisons strictement techniques.

Dernière incertitude : les désaccords entre la Russie et l'Ukraine persistent, et c'est bien là le coeur du conflit. Kiev et Moscou n'ont trouvé aucun compromis, ni sur les prix du gaz pour 2009, ni sur les arriérés de dettes de 2008. Tant que ce conflit-là ne sera pas réglé, l'Europe, qui importe de Russie 20% du gaz qu'elle consomme,  risquera toujours d'être prise en otage.

Gaz pour la Slovaquie

« Le gouvernement dirigé par Robert Fico, Premier ministre de gauche, inclut des représentants de forces populistes et d'extrême droite; ce bizarre attelage très critiqué dans le reste de l'Union européenne fait aujourd'hui pression pour obtenir au plus vite un accord gazier russo-ukrainien en tentant de faire oublier aux 5 millions de Slovaques ses manquements et ses responsabilités. »

11/01/2009 par Christine Dupré

L'Algérie est prête

Avec notre correspondant à Alger, Amar Ben Salem

 

A l’issue d’une rencontre à Alger avec la ministre néerlandaise de l’Economie, Maria van der Hoeven, le ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a indiqué que « l‘Algérie est prête à augmenter ses quantités de gaz, livrées à ses partenaires européens, si les contrats qui la lient à ces derniers le permettent ». Autrement dit, Alger ne peut pas être une alternative sûre au gaz russe, objet actuellement d’une crise avec l’Ukraine.

 

« Il faudrait, estime-t-on, qu’Alger ait un surplus de production de gaz et que les conditions de vente soient acceptées par l’Europe ». Il faut souligner qu’elle a des engagements contractuels fermes qu’elle honore, et selon des experts algériens, l’Algérie ne peut pas augmenter tout de suite ses exportations de gaz vers l’Europe. « Il faudrait du temps, au moins quelques semaines, voire quelques mois », estime-t-on.

 

Actuellement, l’Algérie fournit à l’Union européenne environ 12% de ses besoins en gaz naturel par deux gazoducs reliés, l’un à l’Italie, et l’autre à l’Espagne.

A écouter

Correspondance : L'entraide des pays d'Europe du sud-est et des Balkans

« La Serbie a la première obtenu un contingent d'urgence de la part de la Hongrie... Et les Bosniaques notamment à Sarajevo n'en sont pas revenus de recevoir du gaz de la part de la Serbie, avec qui ils étaient en guerre il y a moins de 15 ans... »

11/01/2009

Correspondance : La dépendance slovaque

« La Slovaquie dépend à 100% du gaz russe, et l'état d'urgence énergétique a été déclenché... C''est dans ce contexte que le gouvernement a décidé de réactiver la centrale nucléaire de Jaslovske Bohunice, pourtant jugée dangereuse par l'Union européenne...»

11/01/2009

Correspondance : L'Algérie, une alternative pour l'approvisionnement de l'Europe ?

« Le ministre algérien de l'Energie a indiqué que l'Algérie était prête à augmenter ses quantités de gaz livrées à ses partenaires européens si les contrats qui la lient à ces derniers le permettent. »

10/01/2009