Russie/Ukraine

Moscou reprend les livraisons de gaz vers l’Europe

Article publié le 13/01/2009 Dernière mise à jour le 13/01/2009 à 08:57 TU

La Russie a repris ses livraisons du gaz via l'Ukraine mais pour autant le conflit gazier entre Kiev et Moscou n'est pas terminé.
(Photo : Reuters)

Le géant gazier russe Gazprom a ordonné mardi la reprise des livraisons de gaz vers l’Europe via l’Ukraine peu après 7 heures Temps universel. «Ils ont commencé. Le gaz a déjà atteint l’Ukraine», a déclaré un porte-parole de Gazprom. La télévision russe a diffusé des images en provenance des locaux de Gazprom montrant un de ses responsables en train de donner l’ordre de relancer les livraisons vers la Turquie, les Balkans et la Moldavie. Kiev, Moscou et l’Union européenne avaient signé lundi un accord mettant en place un système de surveillance du transit gazier en Ukraine, la Russie accusant les Ukrainiens de «voler» le gaz destiné à l’Europe. L’Europe était privée de l’essentiel de son approvisionnement russe en gaz, la Russie l’ayant coupé pour empêcher l’Ukraine de «voler» ces volumes. La Commission européenne a salué l’annonce de la reprise des livraisons. Ses observateurs la vérifient sur le terrain.

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Finalement, à l'heure dite, le transit de gaz vers l'Europe a repris. A 7h00 en Temps universel, 10h00, heure de Moscou, on a vu apparaître à la télévision un technicien de Gazprom, dans une station de pompage, à côté de la frontière ukrainienne. Il recevait l'ordre de relancer la machine et il y répondait positivement.

La compagnie russe a ensuite confirmé officiellement qu'elle reprenait ses livraisons de gaz vers l'Europe, après les avoir interrompus pendant presque une semaine.

Incertitudes

Mais attention, Vladimir Poutine a déjà donné quelques instructions sur la manière de travailler avec Kiev : « si une partie de ce gaz est détournée par l'Ukraine, a-t-il ordonné au patron de Gazprom, vous réduirez d'autant la livraison pendant 24 heures. ».

Le ton est donné et les incertitudes restent nombreuses. La principale d'entre elles étant le conflit gazier entre Kiev et Moscou, qui, lui, n'est pas réglé du tout. Aucun accord sur les prix et aucune négociation en cours.

D'ailleurs, les Russes ne parlent même plus de négociations. Ils disent simplement aux Ukrainiens : « si vous voulez du gaz, payez dès maintenant les prix européens ». Ce qui représente tout de même une augmentation de tarifs de 165%.