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Soudan

Les ONG internationales ont un an pour quitter le pays

Article publié le 17/03/2009 Dernière mise à jour le 17/03/2009 à 13:46 TU

Une femme soudanaise déplacée dans le camp d'el-Facher au nord du Darfour, le 16 mars 2009.(Photo : Reuters)

Une femme soudanaise déplacée dans le camp d'el-Facher au nord du Darfour, le 16 mars 2009.
(Photo : Reuters)

Il n'y aura plus aucun humanitaire étranger au Soudan d'ici la mi-mars 2010. C'est Omar el-Bachir qui non seulement le dit mais a d'ores et déjà ordonné à son gouvernement de passer progressivement à l'action. De « soudaniser » totalement l'aide aux populations, selon les mots même du chef de l'Etat, qui s'exprimait ce lundi à Khartoum devant plusieurs milliers de militaires.

Avec notre envoyé spécial à el-Facher, Stéphane Aubouard

correspondant En haut lieu à la Minuad (Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour), on ne veut surtout pas que peacekeepers et travailleurs humanitaires se confondent.

Pour Daniel Augsburger, directeur du bureau de la mission hybride à el-Facher : « C’est même un piège qu’il faut absolument éviter ». « Maintenant, remplir le vide laissé par les ONG qui ont été, soit interdites d’opérer (trois ONG soudanaises) et les ONG internationales qui ont été expulsées, la Minuad n’en n’a pas les moyens, poursuit-il. Nous n’avons pas le mandat, nous n’avons pas les fonds pour mener une opération humanitaire. Donc, on ne pourra pas remplir ce vide. Il est évident qu’un effort devra être fourni par aussi, par le gouvernement, pour remplir ce vide ».            

Le président Omar el-Béchir ne semble en tout cas, guère effrayé par une telle obligation. Lundi matin, à Khartoum, devant l’armée, le numéro un soudanais a affirmé que d’ici un an, il n’y aurait plus besoin d’une seule ONG internationale au Soudan. Comprenez que le gouvernement soudanais aura su d’ici là, régler une crise humanitaire qui sévit depuis maintenant six ans dans le Darfour.

Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières

Ce mandat d'arrêt envenime la situation

« C'est le début d'un processus d'expulsion et peut-être même d'isolement du Soudan qui est préoccupant. [...] Ce mandat d'arrêt envenime la situation [...]. La cour pénale a décidé d'émettre ce mandat alors qu'elle est censée agir dans l'intérêt des victimes. Or l'intérêt des victimes est piétiné. »

17/03/2009 par Nathalie Amar