Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 09:27 TU
Le siège de l’assureur américain AIG (American International Group) à New York, (2 mars 2009).
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Le patron d'AIG va sans aucun doute passer un sale quart d’heure, car les Américains ne décolèrent pas. Voilà une compagnie qui ne garde la tête hors de l’eau que grâce à l’argent du contribuable, mais qui se permet de verser des bonus conséquents à plusieurs dizaines de ses cadres : au total il y en a pour plus de 160 millions de dollars.
AIG a beau expliquer que ces bonus étaient prévus, par contrat, bien avant le sauvetage de la compagnie, Barack Obama a demandé à son administration d’explorer tous les moyens légaux possibles pour récupérer l’argent. Les parlementaires, eux, ont promis que si les sommes n’étaient pas remboursées, eh bien ils les taxeraient, à 98% s’il le faut, pour que l’argent des contribuables américains largement frappés par la crise n’aille pas enrichir ceux qui, disent ils, ont conduit l’assureur à la quasi-faillite.
La compagnie a cumulé des pertes abyssales en 2008, l’Etat a déjà dû intervenir quatre fois, et malgré cela, AIG n’est pas sortie d’affaire.
Cette affaire de primes provoque de tels remous que plusieurs cadres de la société ont reçu des menaces de mort, et ont dû embaucher des gardes du corps.
« I want my money back »
Le tollé est tel que finalement Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, a finalement annoncé mardi soir que AIG allait être liquidé « de manière ordonnée et pour protéger le contribuable ».
Dans une lettre adressée à la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, M. Geithner a même précisé rechercher « tous les moyens responsables pour accélérer cette liquidation ordonnée ».
Pour mémoire, AIG a subi en 2008 la perte la plus élevée jamais subie par une société américaine (99,3 milliards de dollars), et a déjà connu quatre plans successifs d'aide de l'Etat, d'un montant potentiel pour les finances publiques de 180 milliards de dollars.
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