par RFI
Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 11:47 TU
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, met en garde le président soudanais Omar el-Béchir.
(Photo : Molly Riley/Reuters)
Hillary Clinton a averti le président soudanais Omar el-Béchir qu'il sera tenu pour responsable de « chaque mort » dans les camps du Darfour. Des propos tenus par la secrétaire d'Etat américaine après l'expulsion de treize ONG internationales. Hillary Clinton décrit comme « effroyable » la situation au Darfour et pour tenter d'y remédier, Barack Obama devrait nommer ce mercredi un émissaire spécial pour le Soudan.
S'adressant à la presse, ce mardi, la secrétaire d'Etat américaine, a déclaré que : « La vraie question, c’est de savoir quel type de pressions nous pouvons exercer pour que le président Béchir et le gouvernement de Khartoum comprennent qu’ils seront tenus pour responsables de chacune des morts qui surviendront dans les camps de réfugiés à cause de leur décision d’expulser les travailleurs humanitaires, qui sont venus du monde entier,[ils doivent comprendre] qu’ils mettent les vies d’un million quatre cent mille personnes en danger.
Sans évoquer nommément la Chine qui est un des principaux soutiens de Khartoum, la chef de la diplomatie américaine a encore précisé : « Et les gouvernements qui ont soutenu la décision du président Béchir d’expulser les humanitaires ont la responsabilité de persuader le gouvernement soudanais de revenir sur cette décision, ou alors ils doivent remplacer, avec de l’argent et du personnel, ceux qui ont été expulsés, de manière à ce que des vies innocentes ne soient pas perdues ou mises en danger » a averti la secrétaire d’Etat américaine.
Un émissaire américain pour le Soudan
Quelques heures après la mise en garde d’Hillary Clinton, le président soudanais a appelé, ce mercredi, les rebelles du Darfour à déposer les armes. Au cours d’une visite d’Omar el-Béchir dans cette région de l’ouest du Soudan, en guerre civile depuis 2003, il s’est adressé, devant des milliers de miliciens, aux insurgés : « Nous voulons réunifier le peuple du Darfour et nous appelons tous nos fils et nos frères à déposer les armes ».
La nomination qui doit être annoncée, ce mercredi, d’un émissaire au Soudan est l’illustration du désir du gouvernement Obama de revenir au premier plan dans la région. Le général de l’armée de l’air à la retraite, Scott Gration est un ami personnel du président Obama.
Le président soudanais el-Béchir est sous le coup d’un mandat émis le 4 mars par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. En réaction, le Soudan a aussitôt expulsé 13 des plus importantes ONG internationales et a laissé un an aux autres pour quitter le territoire.