Afghanistan

Nouvel an sans trêve

Article publié le 21/03/2009 Dernière mise à jour le 21/03/2009 à 13:54 TU

L’Afghanistan fête aujourd’hui le Nouvel an, alors que plusieurs attaques dans le pays, avec des cibles très différentes, sont signalées. La police, la force internationale de l’Otan sont les cibles privilégiées, mais ce matin un attentat a plutôt visé les habitants de la grande ville de Khost, à l’est du pays. La foule assistait aux célébrations du Nouvel an.

Un militaire canadien de l'Otan lors d'un tir d'exercice, le 19 mars 2009.
( Photo : Reuters )

Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

Les premiers témoins ont raconté avoir vu un 4x4 rouge exploser près d’un temple de la ville. Le bilan que vient de fournir la police afghane pourrait s’alourdir parce que plusieurs centaines de personnes étaient réunies à cet endroit pour fêter le Nouvel an persan. Un témoin a d’ailleurs vu entre dix et quinze personnes s’effondrer lorsque la voiture a explosé.

Surtout cet attentat n’est que le dernier d’une longue série qui a ensanglanté l’Afghanistan ces derniers jours. Ce matin, une attaque à la voiture piégée dans la province de Nangarhar, dans le nord-est du pays, a tué cinq civils et un policier afghan. Hier, ce sont cinq soldats de l’Otan dont quatre Canadiens qui ont été tués dans des attentats dans le sud du pays.

Jeudi, l’armée américaine a annoncé que trente insurgés avaient péri dans une opération menée par les forces de la coalition dans la province du Helmand. Et jeudi toujours, Dad Mohammad Khan, un député hostile aux talibans, a été tué dans un attentat.

Le printemps propice aux violences

Cette vague d’attaques a donc fait plus de soixante-dix victimes en trois jours. Mais curieusement, ce bilan n’a surpris personne à Kaboul. Depuis plusieurs semaines, les forces militaires étrangères et les officiels afghans annoncent que les violences reprendront de façon massive avec l’arrivée du printemps.

La neige a commencé à fondre et les insurgés peuvent désormais circuler. Certains reviennent des zones tribales pakistanaises où ils s’étaient réfugiés pendant l’hiver, d’autres reprennent position autour de leur village et ils s’attaquent aussi bien à la police et à l’armée afghane, qu’aux militaires étrangers.