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Israël

Accord de coalition entre le Likoud et le Shass

par Catherine Monnet

Article publié le 23/03/2009 Dernière mise à jour le 23/03/2009 à 16:41 TU

Le prochain Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu met les bouchées doubles pour boucler la formation de son gouvernement. Celui que les Israéliens surnomment Bibi a conclu dans la nuit de dimanche 22 mars un accord de coalition avec les ultra-orthodoxes du Shass avec la promesse de leur attribuer quatre ministères. Ce lundi encore, Benyamin Netanyahu tente de faire entrer les travaillistes dans son équipe.

Eli Yishaï, le chef du parti ultra-orthodoxe Shass. (Photo : AFP)

Eli Yishaï, le chef du parti ultra-orthodoxe Shass.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Quatre portefeuilles ministériels et une hausse sensible des allocations familiales : c'est en gros le prix payé par le Likoud de Benjamin Netanyahu pour s'assurer de la présence des ultra-orthodoxes du Shass dans le futur gouvernement.

Le parti religieux qui était arrivé en 4ème position des élections législatives de février dernier avec 11 sièges, s'est vu promettre le stratégique ministère de l'Intérieur. C'est le chef du parti ultra-orthodoxe, Eli Yishaï, actuellement ministre de l'Industrie, du Commerce et du Travail qui occupera cette fonction et qui conservera aussi son titre actuel de vice-Premier ministre.

Le parti Shass, qui avait claqué la porte de la coalition il y a un an pour cause de désaccord sur les négociations sur Jérusalem, a également obtenu les ministères de l'Habitat et des Cultes. Il s'agit du second accord de coalition signé par le Likoud après celui conclu avec le parti d'extrême droite laïc, Israël Beitenou, et son chef Avigdor Leiberman qui s'est vu promettre le ministère des Affaires étrangères.

Pour donner une touche de modération à ce gouvernement qui s'annonce très à droite, le Likoud tente encore de débaucher les travaillistes d'Ehud Barak. Bibi Netanyahu a légalement jusqu'au 3 avril pour compléter son équipe.

Négociation délicate pour les travaillistes

 

C'est un parti travailliste très divisé que Benyamin Netanyahu tente de convaincre de participer à sa coalition gouvernementale. Son chef de file Ehud Barak y est personnellement favorable, à condition de conserver son actuel portefeuille de la Défense. Il affirme que cela permettrait d'équilibrer une coalition très marquée à droite. Ehud Barak estime agir pour le bien de son pays face à l'un des défis majeurs que constitue selon lui le programme nucléaire iranien. Mais cette analyse est très fortement contestée.

Le secrétaire général du parti Etan Cabel estime même qu'une participation des travaillistes à un gouvernement dirigé par Benyamin Netanyahu serait une tragédie. Sans compter plusieurs députés qui contestent la légitimité même des négociateurs choisis par Ehud Barak pour mener les discussions avec le Likoud. Plus pragmatique, la députée Colette Avital reconnait que ni une participation au gouvernement ni un maintien dans l'opposition ne sont une option satisfaisante pour le parti travailliste. Elle penche néanmoins pour la seconde estimant que le parti doit d'abord se remettre de la très sévère défaite subite lors des dernières élections.

Les détracteurs d'Ehud Barak estiment par ailleurs qu'il n'aura guère d'influence sur la politique gouvernementale alors que les travaillistes ne comptent plus que treize députés à la Knesset.

RFI