Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Cambodge

Duch demande pardon pour ses crimes

Article publié le 31/03/2009 Dernière mise à jour le 31/03/2009 à 15:32 TU

La deuxième journée du procès de Duch a été très éprouvante. Les procureurs ont en effet détaillé les tortures infligées dans la prison S 21 que dirigeait l’ex-tortionnaire du régime des Khmers rouges. Plus de quinze mille personnes ont péri dans cette prison ou dans des champs d’exécution voisins. Confronté au récit de ses crimes, Duch a admis sa responsabilité et il a demandé aux survivants de lui pardonner. Des regrets accueillis dans une ambiance glaciale.

L'ex-tortionnaire en chef « Duch » demande pardona aux survivants de la dictature communiste des Khmers rouges, le 31 mars 2009.(Photo: reuters)

L'ex-tortionnaire en chef « Duch » demande pardona aux survivants de la dictature communiste des Khmers rouges, le 31 mars 2009.
(Photo: reuters)

Il faut dire qu’il n’y a pas eu beaucoup d’émotion, du moins au cours de ce premier pardon public de l’accusé. Cela tient peut-être d’ailleurs à la personnalité de Duch.

L’ancien tortionnaire s’est exprimé pendant une quinzaine de minutes, pendant lesquelles l’audience est restée de marbre. En tout cas, nous n’avons pas vu couler de larmes, ni sur les joues des parties civiles, ni sur celles de l’accusé, comme ce fut le cas notamment lors de la reconstitution.

Avant de demander pardon, l’ancien directeur de S 21 a d’abord dit qu’il était un bouc émissaire : « J’obéissais aux ordres de l’Angkar (organisation dirigeante du régime). A l’époque, je considérais ma famille plus importante que les détenus de S 21. J’étais moi-même menacé ».

« Aujourd'hui, j'ai honte »

Et puis, l’accusé s’arrête, regarde la Cour, reprend sa respiration : « Aujourd’hui, je regrette et j’ai honte, lâche-t-il, et je sais que j’ai moi-même commis ces crimes ».

A la sortie de l’audience, l’une des parties civiles va nous dire qu’elle ne croit pas à la sincérité de l’accusé : « Il n’a même pas joint les deux mains en nous regardant comme on le fait au Cambodge quand on dit vraiment pardon ».