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Corée du Nord

Une fusée qui vole et qui dérange

par  RFI

Article publié le 05/04/2009 Dernière mise à jour le 05/04/2009 à 21:44 TU

Pyongyang crie victoire après avoir placé un satellite de télécommunication en orbite, réussite démentie par l'armée américaine selon laquelle la mise en orbite aurait échoué. Le tir effectué il y a quelques heures, provoque un concert de protestations à travers le monde. Condamnation du Japon, de la Corée du Sud, de l'Union européenne et des Etats Unis qui demandent pour ce dimanche la réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Les diplomates ont rendez- vous ce soir à New York. La Russie et la Chine appellent de leur côté à la retenue.

Ecran de contrôle aérien de la compagnie Asiana Airlines le 5 avril 2009.(Photo : Han Sang-gyun/Reuters)

Ecran de contrôle aérien de la compagnie Asiana Airlines le 5 avril 2009.
(Photo : Han Sang-gyun/Reuters)

La première alerte nous parvient vers 2 heures 30 TU. C’est un communiqué prudent du gouvernement japonais qui annonce « qu’il semble que la Corée du Nord a lancé une fusée ». Puis nous apprenons que le premier étage de la fusée s’est abimé en mer du Japon, tandis que le second étage poursuit sa route. Il survole l’archipel japonais, il passe au-dessus de la partie nord de l’île principale de Honshu, environ sept minutes après son lancement. Il est 2h37 TU. Et puis il s’abîme dans l'océan Pacifique.

Il n’y a pas eu de tirs hostiles pour tenter de détruire la fusée.Les Sud-Coréens sont convaincus que l’engin transportait bien un satellite, comme l’avaient annoncé les Nord-Coréens.

Un vol de 2 000 kilomètres

A ce stade on ignore si ce satellite a vraiment été embarqué et s'il a été (oui ou non) placé sur orbite. Les Nord-Coréens proclament que « oui, l'engin a bien été placé en orbite et qu'il évolue maintenant au-dessus de la terre ».

En tout cas cette fusée nord-coréenne a volé. Elle a même volé plusieurs minutes puisque les radars japonais perdent sa trace à 2h48 TU, soit plus d’un quart d’heure après son lancement. Et elle a parcouru une distance considérable puisqu’elle disparaît des écrans à plus de 2 000 kilomètres à l’Est du Japon.

Il faut se souvenir que lors de l’essai précédent, le Taepodong 2 avait explosé 40 secondes seulement après son décollage.

Réaction prudente à Séoul

Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Olivier

Pour l’instant, Séoul semble vouloir se conformer aux décisions des instances internationales, donc de l’ONU, en ce qui concerne le lancement de cette fusée nord-coréenne. Les projets de coopération économique Nord-Sud notamment, ne sont pas immédiatement remis en cause, a indiqué la Corée du Sud. Pour autant, Séoul veut marquer le coup et condamne ce tir nord-coréen qualifié de provocation.

Le gouvernement sud-coréen a promis de prendre des mesures fermes et concrètes, affirmant à l’instar du président américain qu’il s’agissait d’une violation claire de la résolution 1718 du conseil de sécurité des Nations unies, une résolution prise en 2006 et interdisant à la Corée du Nord tout nouveau tir de missile.

Reste maintenant à savoir si ce tir est un lancement de satellite ou bien un tir de missile intercontinental. Si c’est effectivement un satellite, il est très peu probable que la communauté internationale décide de prendre de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord.