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Thaïlande

L'état d'urgence instauré à Bangkok

Article publié le 12/04/2009 Dernière mise à jour le 12/04/2009 à 13:11 TU

A Bangkok, des manifestants se sont emparés d'au moins un char de l'armée et d'une voiture blindée, juste après que l'état d'urgence ait été proclamé par le Premier ministre. Des tirs ont été entendus près du bâtiment où des « chemises rouges » avaient réussi à pénétrer alors que des soldats se déployaient dans la capitale où ils sont disposés autour d'une cinquantaine de carrefours stratégiques. Plus de mille policiers surveillent le palais du gouvernement. Concrètement, les rassemblements de plus de cinq personnes sont désormais interdits à Bangkok et dans les cinq provinces alentour.

Une manifestation anti-gouvernementale devant la Maison du gouvernement, à Bangkok, le 10 avril 2009.(Photo : Reuters)

Une manifestation anti-gouvernementale devant la Maison du gouvernement, à Bangkok, le 10 avril 2009.
(Photo : Reuters)

 
Avec notre correspondant à Bangkok
, Arnaud Dubus

L’état d’urgence a été déclaré à Bangkok et dans les districts environnants par crainte d’une extension des manifestations antigouvernementales des « chemises rouges », cette mesure fait suite à l’arrestation de Arisman Pongreungrong, ancien chanteur et ancien député sous le gouvernement de Thaksin Shinawatra. L'opposant est détenu au quartier de la police des frontières à Bangkok. C’est lui qui a été le principal leader des « chemises rouges », ces manifestants antigouvernementaux qui ont forcé, samedi, l’annulation le sommet élargie de l’Asean à Pattaya.

Dans la capitale, les « chemises rouges » ont investi le ministère de l’Intérieur où ont été entendus des coups de feu. Les manifestants ont aussi attaqué un convoi de voitures qui sortait du ministère pensant que le Premier ministre s’y trouvait, plusieurs policiers et manifestants ont été blessés lors de cet incident.

La tension reste donc très forte et l’armée va jouer le rôle principal dans le rétablissement de l’ordre public assisté de la police. D’autres arrestations des leaders des « chemises rouges » devraient intervenir dans la journée. 

« Les ennemis de l'Etat »

Dans son allocution télévisée hebdomadaire de ce dimanche, le Premier ministre Abhisit Vejajjiva a déclaré que « les chemises rouges étaient désormais considérés comme des ennemis de l’Etat et que leur mouvement était illégal ».

Abhisit Vejajjiva paraît désormais disposé à mettre de côté ses scrupules de « garçon bien éduqué » et à recourir à des méthodes plus fermes, comme l’interruption des allocutions vidéo transmises par satellite de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra exilé à l’étranger et l’arrestation des principaux leaders.

La dissolution du Parlement que certains disaient possible, ne semble plus être à l’ordre du jour. Le Premier ministre semble déterminé à tenter de survivre à cette phase difficile et à employer tous les moyens juridiques pour casser le mouvement des « chemises rouges ».