par RFI
Article publié le 12/04/2009 Dernière mise à jour le 13/04/2009 à 01:04 TU
Une « chemise rouge » faisant face aux militaires thaïlandais à Bangkok, ce dimanche 12 avril 2009.
(Photo : Reuters)
Voilà qui va encore rajouter un peu d’huile sur le feu… l’ex-Premier ministre thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra encourage les « chemises rouges » à poursuivre les manifestations à Bangkok. Cette conversation téléphonique avec l’ancien Premier ministre a été retransmise en direct via les haut-parleurs et devant des milliers de ses partisans, les « chemises rouges » qui campent depuis plus de deux semaines devant le siège du gouvernement. Le bras de fer se poursuit.
Depuis son exil, Thaksin défie ouvertement le gouvernement et vient contredire le vice-Premier ministre thaïlandais qui un peu plus tôt dans la journée a appelé la police et l’armée à agir immédiatement pour faire cesser les troubles. « Si la force est employée contre les manifestants, je rentre immédiatement » menace l’ancien lieutenant colonel de police reconnu coupable de corruption.
Samedi soir déjà, après l’annulation du sommet asiatique de Pattaya envahie par les « chemises rouges », Thaksin promettait de « vrais changements » dans les prochains jours. Du côté du gouvernement, la position aussi semble se muscler. Le Premier ministre a le soutien du palais royal et des élites et demandait jusqu’à présent aux forces de l’ordre de faire preuve de modération.
Désormais, les chars patrouillent au carrefours stratégiques et les rassemblements sont théoriquement interdits. Ce qui n’a pas empêché les « chemises rouges » de défiler dans les rues ce dimanche et même de prendre le contrôle d’un tank sur un pont d’autoroute.
C'est la troisième fois en moins de huit mois que les autorités imposent l'état d'urgence dans la région de Bangkok.
Une journée à haut risque |
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus Arisman Pongreungrong avait mené les manifestants qui avaient investi samedi un complexe hôtelier dans la station balnéaire de Pattaya, où devait se tenir le Sommet élargi des nations d’Asie du Sud-Est (Asean). Après son arrestation et sa comparution devant la cour pénale, les « chemises rouges » ont menacé de bloquer toutes les routes partant de la capitale, tant que ce leader, un ancien député, ne serait pas libéré. Plusieurs dizaines de « chemises rouges » ont aussi investi le ministère de l’Intérieur où ont été entendus des coups de feu. Les manifestants ont ensuite attaqué un convoi de voitures qui sortait du ministère, pensant que le Premier ministre s’y trouvait. Plusieurs policiers et plusieurs manifestants ont été blessés lors de cet incident. La tension reste donc très forte. L’armée va désormais jouer le rôle principal dans le rétablissement de l’ordre public, assistée de la police. D’autres arrestations parmi les leaders des « chemises rouges » devraient intervenir prochainement. |
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