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Chine

La croissance en recul et la reprise en vue

par Mounia Daoudi

Article publié le 16/04/2009 Dernière mise à jour le 16/04/2009 à 15:25 TU

Le PIB chinois a augmenté de 6,1% au premier trimestre 2009, en recul de 0,7% par rapport au quatrième trimestre 2008. Il s’agit du taux de croissance le plus faible enregistré en Chine depuis 1992, année où cet indicateur a été mis en place. Mais malgré ce mauvais résultat, la publication d’autres chiffres pour le mois de mars suggère que le pire pourrait bien être passé.
Un ouvrier sur un chantier en Chine, le 16 avril 2009.( Photo : Reuters )

Un ouvrier sur un chantier en Chine, le 16 avril 2009.
( Photo : Reuters )

« L’économie chinoise est en meilleure santé que prévu ». Ce constat du Premier ministre Wen Jiabao, formulé après la publication du dernier chiffre de croissance trimestrielle du PIB chinois, semble confirmer l’optimisme affiché ces derniers jours par de nombreux analystes pour qui la Chine pourrait bien être le premier pays à entrevoir la fin de la crise qui plombe l’économie mondiale. Certes la croissance au premier trimestre 2009 est la plus faible enregistrée par le pays depuis plus d’une quinzaine d’années. En comparaison, sur les trois premiers mois de 2008, l’économie chinoise avait augmenté de 10,6% en glissement annuel.

Mais plusieurs indicateurs montrent les signes d’une reprise. Le rythme annuel des investissements urbains a ainsi grimpé de façon inattendue de 28,6% tandis que la production industrielle a repris un rythme de croissance plus dynamique en mars, avec une augmentation de 8,3% sur un an. Ce taux, qui n'avait pas dépassé les 3,8% sur les deux premiers mois de l'année, semble donc indiquer qu’il y a bien une reprise industrielle en Chine.

Enfin, dernier indicateur qui conforte l’optimisme des analystes, la hausse sans précédent des crédits octroyés par les banques chinoises. Pour le seul mois de mars ces prêts ont en effet atteint les 277 milliards de dollars, signe que les établissements financiers ont massivement répondu aux appels du gouvernement à soutenir l'économie nationale.

L’économie chinoise sous pression

La baisse des exportations, pilier de la croissance chinoise, a néanmoins provoqué une forte diminution des bénéfices des entreprises, des revenus de l’Etat ainsi qu’une détérioration du marché du travail. Pour faire face à la crise, qui a déjà mis au chômage 25 millions de travailleurs migrants, Pékin avait dès le mois de novembre mis en place un premier plan de relance de 465 milliards d'euros sur deux ans, soit l’équivalent de 12% de son PIB.

Le gouvernement s’apprête à prendre de nouvelles mesures plus tournées vers la consommation interne. Car pour tenter d’éviter toutes tensions sociales qui pourraient s’avérer désastreuses pour sa stabilité politique, la Chine a besoin d’assurer l'emploi de son immense main d'œuvre. Or, pour maintenir l’emploi dans ce pays de 1,3 milliards d’habitants, le gouvernement doit atteindre l’objectif des 8% de croissance alors que selon les prévisions de la Banque mondiale, cette croissance en 2009 ne devrait pas dépasser les 6,5%. Les défis restent donc immenses pour les autorités de Pékin.