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Sommet des Amériques

Pour un partenariat d’égal à égal

Article publié le 18/04/2009 Dernière mise à jour le 18/04/2009 à 14:34 TU

A Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes, pour sa première rencontre avec les dirigeants d'Amérique latine, Barack Obama a affirmé, vendredi, son intention d'ouvrir une nouvelle ère de coopération avec ses voisins du sud, jusque-là, animés par un sentiment d'hostilité vis-à-vis des Etats-Unis.

Réunion des chefs d'Etat de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) au sommet des Amériques, à port d'Espagne, le 18 avril 2009.(Photo : Reuters)

Réunion des chefs d'Etat de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) au sommet des Amériques, à port d'Espagne, le 18 avril 2009.
(Photo : Reuters)

 
Avec notre envoyée spéciale à Port d’Espagne
, Stefanie Schüler

L’ère Bush et son indifférence vis-à-vis de ses voisins du sud a laissé des traces en Amérique latine. C’est une région qui refuse maintenant d’être l’arrière-cour de Washington.

Ses dirigeants n’hésitent plus à exiger le respect des Etats-Unis, à l’instar de la présidente d’Argentine, Cristina Kirchner qui estime : « Souvent les Etats-Unis ont considéré leurs relations avec nos pays comme une forme de subordination, sans que nous ayons le droit de critiquer une quelconque proposition qu’ils nous faisaient ».

Respect mutuel

De son côté, Barack Obama a clairement voulu rassurer ses homologues latino-américains : « Il y avait des moments où nous nous sommes désengagés, d’autres où nous avons voulu dicter nos conditions. Mais je vous dis qu’à présent, nous visons un partenariat d’égal à égal. Dans nos relations, il n’y a pas de partenaire senior et de partenaire junior. Il y a tout simplement un engagement basé sur du respect mutuel, des intérêts communs et des valeurs partagées. Je ne suis pas venu ici m’occuper du passé, mais de l’avenir ».

Cette nouvelle approche de la politique américaine à l’égard de ses voisins a été unanimement saluée par les participants du sommet.

Après la soirée d’ouverture, hier, largement dominée par la question cubaine, les participants du 5e sommet des Amériques discutent aujourd’hui des autres défis auxquels est confronté le continent : l’énergie, l’environnement et la sécurité et surtout la crise économique mondiale.

Critiques à peine voilées 

Les pays d’Amérique latine ont laissé clairement entendre, qu’ils tenaient les Etats-Unis comme principal responsable de l’actuelle crise économique mondiale. Hors de question pour eux de payer les pots cassés. Après six années de croissance consécutive, le sud du continent américain devrait pourtant entrer en récession cette année. La crise économique risque d’anéantir des efforts qui ont été faits dans la lutte contre la pauvreté. Les pays les plus vulnérables du continent pourraient se voir ébranlés par une crise sociale et politique.

Pour sa part, le président Barack Obama a adopté un ton conciliant avec une volonté affichée de rassurer ses homologues latino-américains.

Dans son discours il a annoncé la mobilisation de fonds du FMI et des banques régionales, répondant ainsi à une exigence formulée en amont par les dirigeants latino-américains. Par ailleurs, il est probable que les 33 chefs d’Etat vont aujourd’hui faire pression sur Barack Obama pour que les Etats-Unis ouvrent leurs marchés à des produits de la région.

Une chose est sûre, les pays d’Amérique latine veulent voir des résultats concrets. Comme l’a rappelé, à la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre du Belize, Dean Barrow : « Si on n’obtient pas de mesures pragmatiques qui peuvent directement améliorer le quotidien de nos citoyens, nous avons raté le sommet ».