Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Pakistan

Repli stratégique des talibans

par  RFI

Article publié le 25/04/2009 Dernière mise à jour le 25/04/2009 à 01:51 TU

Les talibans ont confirmé vendredi le début de leur retrait du district de Buner dans le Nord-Ouest du Pakistan. Mais, ils n'ont pas renoncé à étendre leur influence sur la région. Ils sont d’ailleurs entrés dans le district voisin de Shangla et refusent toujours de déposer les armes. Le chef d'état-major de l'armée a, quant à lui, assuré que l'accord de cessez-le-feu avec les talibans n'était pas une « concession » mais une « pause tactique » pour donner une chance à la  paix. Cet accord, aux termes duquel le gouvernement a obtenu un cessez-le-feu en échange de l'instauration de tribunaux islamiques, est considéré comme une « capitulation » par les capitales occidentales, mais aussi une majorité de Pakistanais.

Les talibans, armés de lance-roquettes et de mitraillettes, quittant le district de Buner dans le Nord-Ouest du Pakistan, le 24 avril 2009.(Photo : Reuters)

Les talibans, armés de lance-roquettes et de mitraillettes, quittant le district de Buner dans le Nord-Ouest du Pakistan, le 24 avril 2009.
(Photo : Reuters)

Le gouvernement pakistanais a mis le doigt dans un engrenage dangereux en signant un accord avec les talibans dans la vallée de Swat, et l'épisode qui vient de se dérouler dans cette région proche de la frontière afghane apparait comme un coup de semonce.

Les talibans ont posé des jalons au-delà de la vallée de Swat, à Buner, puis dans le district de Shangla, à moins de 100 kilomètres d'Islamabad. Des collines de Buner, ils pourront avoir un accès direct à la grande route qui relie Islamabad à Peshawar.

Faiblesse des autorités

Les talibans se sont montrés armés de lance-roquettes et de mitraillettes, intimidant la population, érigeant des barrages sur les principaux axes. Islamabad a fini par dépêcher des paramilitaires en renfort, la police locale ayant préféré éviter la confrontation. Les insurgés ont décidé de quitter leurs positions dans la matinée de vendredi, effectuant ainsi un repli stratégique, mais s'il s'agissait de marquer les esprits, c'est réussi.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a parlé de menace mortelle à leur sujet. La France a évoqué un processus de déstabilisation grave. La faiblesse des autorités a été exposée au grand jour, à l'échelon local et jusqu'au plus haut niveau de l'Etat.