par Myriam Berber
Article publié le 01/05/2009 Dernière mise à jour le 01/05/2009 à 16:03 TU
Chrysler, le numéro trois de l’automobile aux Etats-Unis dispose désormais de 30 à 60 jours pour redresser la barre.
(Photo : Reuters)
Pour soutenir la restructuration, le Trésor américain qui a déjà donné 4 milliards de dollars depuis décembre, accordera à Chrysler 8 milliards de dollars d’aide supplémentaire. Le gouvernement canadien met, lui aussi, la main à la poche pour 2,42 milliards. Au total, quelque 10,5 milliards d’aide supplémentaire seront alloués au constructeur par les deux pays, en échange de 8% de participation au capital pour les Etats-Unis et 2% pour le Canada. A l’issue du processus, le syndicat des ouvriers de l’automobile, United Auto Workers, devrait également détenir 55% du capital.
Des concessions sur les salaires et les retraites
Barack Obama a évoqué l’affaire Chrysler, jeudi, lors de la conférence de presse qui a marqué les 100 jours de sa présidence. Le président américain a dénoncé la minorité de créanciers qui a refusé de sacrifier ses droits pour sauver Chrysler et plus de 30 000 emplois aux Etats-Unis. Ce dépôt de bilan n’est pas « un signe de faiblesse, mais bien plus un pas supplémentaire sur la voie clairement tracée menant à la survie de Chrysler », a déclaré Barack Obama qui a rendu hommage aux sacrifices consentis par les salariés du groupe. Ces derniers ont fait d’importantes concessions sur leurs salaires, leurs retraites et leur couverture santé. Ils se sont également engagés à ne pas faire grève jusqu’en 2015.
Le président Barack Obama a aussi officialisé la conclusion de l’alliance avec l’italien Fiat. Ce partenariat va consister en une prise de participation initiale de 20% de Fiat dans Chrysler, ce qui lui donne le droit d’entrer tout de suite au conseil d’administration. Le constructeur italien pourra ensuite monter à 35% du capital en échange d’investissements dans les usines américaines de Chrysler et à condition d’atteindre un certain nombre d’objectifs prédéterminés de production et de ventes.
A partir de 2013, le groupe de Turin aura la possibilité de devenir majoritaire mais à la condition que tous les prêts accordés par le Trésor américain aient été remboursés en totalité. « C'est un partenariat qui donnera à Chrysler non seulement une chance de survie mais de prospérer dans un secteur automobile mondialisé », a déclaré Barack Obama. Ce partenariat stratégique va, en effet, permettre à Chrysler d’accéder à des technologies qui vont lui permettre de produire des voitures économes en carburant. Fiat va également lui ouvrir son réseau de distribution en Amérique latine et en Europe.
Sur le même sujet