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Etats-Unis / Automobile

Nouveau départ pour Chrysler

par Myriam Berber

Article publié le 01/05/2009 Dernière mise à jour le 01/05/2009 à 16:03 TU

Le constructeur américain Chrysler a été placé, jeudi 30 avril 2009, sous la protection du chapitre 11, la loi américaine sur les faillites. Le Trésor américain accordera 8 milliards de dollars d’aide supplémentaire pour soutenir la restructuration dans le cadre de ce dépôt de bilan. Parallèlement, Washington a confirmé l’alliance avec l’italien Fiat, qui va, dans un premier temps, acquérir 20% du capital de Chrysler.

Chrysler, le numéro trois de l’automobile aux Etats-Unis dispose désormais de 30 à 60 jours pour redresser la barre.(Photo : Reuters)

Chrysler, le numéro trois de l’automobile aux Etats-Unis dispose désormais de 30 à 60 jours pour redresser la barre.
(Photo : Reuters)

La première audience du cas Chrysler devant le tribunal des faillites de New York en charge du dépôt de bilan du constructeur s’est tenue vendredi 1er mai. Cette procédure va permettre à Chrysler d’échapper à la liquidation, de repousser les échéances de ses remboursements à ses créanciers. Le numéro trois de l’automobile aux Etats-Unis dispose désormais de 30 à 60 jours pour redresser la barre. Dès lundi 4 mai, la plupart des usines de Chrysler vont tourner au ralenti, avant de revenir à la normale, à la fin de la procédure.

Pour soutenir la restructuration, le Trésor américain qui a déjà donné 4 milliards de dollars depuis décembre, accordera à Chrysler 8 milliards de dollars d’aide supplémentaire. Le gouvernement canadien met, lui aussi, la main à la poche pour 2,42 milliards. Au total, quelque 10,5 milliards d’aide supplémentaire seront alloués au constructeur par les deux pays, en échange de 8% de participation au capital pour les Etats-Unis et 2% pour le Canada. A l’issue du processus, le syndicat des ouvriers de l’automobile, United Auto Workers, devrait également détenir 55% du capital.

Des concessions sur les salaires et les retraites

Barack Obama a évoqué l’affaire Chrysler, jeudi, lors de la conférence de presse qui a marqué les 100 jours de sa présidence. Le président américain a dénoncé la minorité de créanciers qui a refusé de sacrifier ses droits pour sauver Chrysler et plus de 30 000 emplois aux Etats-Unis. Ce dépôt de bilan n’est pas « un signe de faiblesse, mais bien plus un pas supplémentaire sur la voie clairement tracée menant à la survie de Chrysler », a déclaré Barack Obama qui a rendu hommage aux sacrifices consentis par les salariés du groupe. Ces derniers ont fait d’importantes concessions sur leurs salaires, leurs retraites et leur couverture santé. Ils se sont également engagés à ne pas faire grève jusqu’en 2015. 

Le président Barack Obama a aussi officialisé la conclusion de l’alliance avec l’italien Fiat. Ce partenariat va consister en une prise de participation initiale de 20% de Fiat dans Chrysler, ce qui lui donne le droit d’entrer tout de suite au conseil d’administration. Le constructeur italien pourra ensuite monter à 35% du capital en échange d’investissements dans les usines américaines de Chrysler et à condition d’atteindre un certain nombre d’objectifs prédéterminés de production et de ventes.

A partir de 2013, le groupe de Turin aura la possibilité de devenir majoritaire mais à la condition que tous les prêts accordés par le Trésor américain aient été remboursés en totalité. « C'est un partenariat qui donnera à Chrysler non seulement une chance de survie mais de prospérer dans un secteur automobile mondialisé », a déclaré Barack Obama. Ce partenariat stratégique va, en effet, permettre à Chrysler d’accéder à des technologies qui vont lui permettre de produire des voitures économes en carburant.  Fiat va également lui ouvrir son réseau de distribution en Amérique latine et en Europe.

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