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Grippe / Egypte

Début de l'opération d'abattage massif des porcs

Article publié le 02/05/2009 Dernière mise à jour le 03/05/2009 à 13:07 TU

Le gouverneur du Caire, Abdel Halim Wazir, a annoncé samedi qu'il allait commencer à égorger les quelque 60 000 cochons élevés dans les bidonvilles autour de la capitale. Une tâche qui sera loin d’être facile même si l’annonce a refroidi les consommateurs de porc. Cette mesure radicale a suscité la polémique, aucun cas de grippe A n’ayant été détecté en Egypte. D'autre part, l’Organisation mondiale de la santé souligne qu’il n’y a pas de preuve de transmission du virus de la grippe A/H1N1 du porc à l’homme.
Un policier égyptien monte la garde d'un camion rempli de cochons à abattre, au Caire, le 30 avril 2009.(Photo : Reuters)

Un policier égyptien monte la garde d'un camion rempli de cochons à abattre, au Caire, le 30 avril 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les déclarations du gouverneur du Caire reflètent les nombreuses incohérences concernant la décision d’égorger tous les cochons d’Egypte. Cela fait, en effet, trois jours que les autorités égyptiennes s’attaquent aux élevages de cochon.

Toutefois, il s’agit d’opérations sporadiques et désordonnées qui, après accrochage avec la police, se soldent par la capture de quelques dizaines de bêtes. Des cochons qui sont égorgés dans l’abattoir qui veut bien d’eux.

Se pose ensuite le problème des carcasses qui sont rendues aux éleveurs. Mais ceux-là n’en veulent pas car la viande est invendable dans l’immédiat. Une viande qui ne peut même pas être gardée au froid puisque les administrateurs de plusieurs congélateurs ont refusé d’accueillir les cochons. Ils craignent de voir la viande de bœuf et de mouton devenir invendable à cause de son voisinage avec le porc.

Quant au dédommagement, même s’il est parfois évoqué, il n’est toujours pas à l’ordre du jour. Il faudrait rajouter 40 millions d’euros au budget de l’Etat qui est déjà dans le rouge. Bref, au rythme actuel, l’opération « éradication du cochon » pourrait durer des mois, sinon des années.

Grippe/Reportage : l'abattage des porcs en Egypte

« Le secteur du cochon est complètement ravagé par la décision du gouvernement d'éradiquer le porc de toute la vallée du Nil. Les ventes se sont effrondrées. »

03/05/2009 par Alexandre Buccianti

Peut-on manger du porc ?

« Le virus de la grippe A/H1N1ne se transmet pas par la nourriture ». Le communiqué des quatre organisations mondiales a le mérite d’être clair mais on doit bien constater que ce n’est pas toujours le cas.

Sur le site de l’OMS par exemple, on apprend que « Le virus de la grippe A/H1N1 est tué par des températures de cuisson de 70°C qui correspondent aux instructions généralement données pour la préparation de la viande de porc et des autres viandes ».

Ce genre d’annonce engendre vraiment de la confusion : d’une part,  bien de gens savent quelle est la température ambiante au fond de la poêle lorsqu’ils font cuire une côtelette. De l’autre, soit le virus peut se transmettre par la nourriture auquel cas il faut en suspendre la consommation, soit il ne le peut pas et dans ce cas il faut le dire haut et fort, mais on ne peut pas donner raisonnablement de température limite.

Sur ce point, les médecins, les vétérinaires et les spécialistes des virus sont unanimes : ce type de grippe s’attrape par les voies respiratoires uniquement. Pour eux, toute mesure de boycott de la viande de porc est totalement inutile, infondée scientifiquement.

RFI