Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Zimbabwe

Les caisses de l'Etat sont vides

par  RFI

Article publié le 03/05/2009 Dernière mise à jour le 03/05/2009 à 06:21 TU

 Le Zimbabwe n'a pas un sou : le gouvernement n'enregistre aucune recette puisque personne ne paie d'impôts. Depuis la mise en place du gouvernement d'union, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont déjà effectué deux missions à Harare pour voir comment relancer l'économie et reconstruire le pays. Mais les donateurs occidentaux attendent que le régime de Mugabe applique véritablement des réformes pour débloquer des financements car actuellement les investissements ne sont pas protégés.

Gideon Gono, Gouverneur de la banque centrale du Zimbabwe.( Photo : Jekesai Njikizana/ AFP )

Gideon Gono, Gouverneur de la banque centrale du Zimbabwe.
( Photo : Jekesai Njikizana/ AFP )

«Les caisses de l’Etat sont vide, nous ne pouvons pas augmenter les salaires », le Premier ministre Morgan Tsvangirai répondait aux demandes salariales des syndicats formulées pour la Fête du travail. Depuis la mise en place du gouvernement d’union, les fonctionnaires touchent une indemnité de 100 dollars américains par mois.

Au Zimbabwe personne ne paie d’impôt

Au Zimbabwe personne ne paie d’impôt et après des années d’hyper inflation, l’économie tourne au ralenti. La disparition du dollar zimbabwéen a permis l’amélioration du quotidien de la population. Elle peut désormais faire ses courses dans des supermarchés bien achalandés, mais les réseaux informels par lesquels passaient la plupart des échanges vont mettre du temps à disparaître.

Gidéon Gono sur la sellette

Alors pour assainir les finances et reconstruire les infrastructures,  les donateurs occidentaux et les investisseurs privés attendent des engagements clairs de la part du gouvernement. Ils souhaitent voir partir Gidéon Gono, le très controversé gouverneur de la Banque centrale. Ils attendent aussi l’arrêt des expropriations des fermiers blancs et la fin des arrestations arbitraires des partisans de Tsvangirai. La nouvelle équipe au pouvoir estime qu’elle a besoin de 8 milliards 500 millions de dollars américains sur trois ans pour relancer l’économie.  

L'analyse d'Eric Bloch, économiste zimbabwéen

 

« Le commerce a augmenté, les biens de consommation sont plus facilement disponibles. Cela est dû au fait que nous utilisons désormais des devises étrangères et non plus le dollar local, mais aussi à l'aide que les 4 millions et demi de Zimbabwéens vivant à l'étranger apportent à leurs familles restées au pays. Cela a permis d'augmenter le pouvoir d'achat de quelques uns mais vous savez, selon les estimations, sur les 11 millions et demi de personnes que compte notre population, 7 millions survivent toujours sous le seuil de pauvreté.

L'attentisme des bailleurs de fond internationaux a des effets très malheureux. Même si l'on peut comprendre que les bailleurs occidentaux soient encore réticents à verser rapidement de l'argent tant que certaines réformes n'ont pas été engagées, cette attitude cause de sérieux problèmes. La main d'oeuvre qualifiée continue de partir et la peur grandit au sein de la population car les gens ne savent pas s'ils vont pouvoir survivre. Les enseignants comme tous les fonctionnaires ne peuvent pas s'en sortir avec leurs salaires. Sans soutien international, le gouvernement va rester totalement sans ressources et il ne pourra donc pas augmenter les salaires, même sur une période transitoire