Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Grippe / Egypte

Les éleveurs de porcs résistent à l'abattage

Article publié le 03/05/2009 Dernière mise à jour le 14/09/2009 à 14:40 TU

Des affrontements ont éclaté ce dimanche au Caire entre des éleveurs de porcs égyptiens et la police. Ce sont les premières conséquences violentes de mesures adoptées à cause de la grippe A/H1N1. Eleveurs de la minorité chrétienne copte et résidents aussi d'un quartier populaire de la capitale s'opposent à l'abattage de tout le cheptel porcin du pays, soit 250 000 bêtes au moins, ordonné par les autorités. Une mesure que dénoncent dans un communiqué commun quatre organisations internationales, l'OMC, la FAO, l'OIE et l'OMS.

Des éleveurs de porcs ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre au Caire, le 3 mai 2009, après la décision du gouvernement de procéder à un abattage massif de leurs animaux.(Photo : Khaled Desouki/AFP)

Des éleveurs de porcs ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre au Caire, le 3 mai 2009, après la décision du gouvernement de procéder à un abattage massif de leurs animaux.
(Photo : Khaled Desouki/AFP)

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Premier signe de cette résistance les affrontements systématiques entre les éleveurs et les agents de l’Etat venus saisir leurs cochons. Des affrontements comme ceux de ce dimanche où les petits éleveurs caillassent ceux qui veulent s’en prendre à leur gagne-pain.

La résistance s’est aussi renforcée du fait des divisions qui commencent à apparaître au sein même du gouvernent. Le ministre de la Santé a implicitement critiqué le vote du Parlement sur l’éradication des cochons en indiquant que la mesure n’avait pas d’impact sur la grippe porcine. Il y a aussi le problème de la capacité restreinte des abattoirs qui n’ont pu égorger que trois cents cochons par jour depuis l’adoption de la décision. Moins qu’en temps normal.

La résistance se renforce aussi grâce à l’adoption d’un ton plus raisonnable de la part des médias dont beaucoup s’étaient lancés à la curée contre les cochons. On écoute pour la première fois sur les chaînes de télévision privées les éleveurs et de nombreux éditorialistes commencent à s’en prendre à une mesure qu’ils jugent « hâtive, coûteuse et contre-productive ».