Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Immigration clandestine

La Libye accepte le renvoi de migrants par l'Italie

Article publié le 07/05/2009 Dernière mise à jour le 07/05/2009 à 13:03 TU

Pour la première fois, des vedettes de la marine italienne ont été autorisées ce jeudi matin à entrer dans le port de Tripoli en Libye pour y reconduire 227 immigrés clandestins qu'elles avaient recueillis mercredi en perdition au large des côtes libyennes. La gauche et les organisations de défense des droits de l’homme protestent.

Le ministre de l'Interieur italien, Roberto Maroni. (Photo : AFP)

Le ministre de l'Interieur italien, Roberto Maroni.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Comme l’a précisé le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, jusqu’à présent les migrants en provenance des côtes libyennes devaient être soumis à des procédures d‘identification en Italie avant d’être éventuellement réexpédiés vers leur pays d’origine.

Ce tournant de la part de Tripoli, qu’il qualifie tout sourire d’« historique » serait, selon lui, le fruit d’intenses négociations diplomatiques visant à aboutir à l’application des accords inclus dans le fameux pacte d’amitié entre l’Italie et la Libye signé en août 2008.

Un évènement « terrible »

Une des routes de l'exode des clandestins africains traverse la Somalie, l'Érythrée, l'Ethiopie, le Soudan et enfin le désert libyen.(Carte : Stéphanie Bourgoing/RFI)

Une des routes de l'exode des clandestins africains traverse la Somalie, l'Érythrée, l'Ethiopie, le Soudan et enfin le désert libyen.
(Carte : Stéphanie Bourgoing/RFI)

Rappelons que ce pacte qui règle le contentieux colonial entre les deux pays prévoit un dédommagement de 5 milliards d’euros pour Tripoli qui en échange s’est engagé à reprendre les migrants partis de ses côtes et à accepter des patrouilles maritimes conjointes italo-libyennes. Celles-ci devraient être opérationnelles dès le 15 mai, selon le gouvernement italien.

En attendant, nul ne sait ce que deviendront les migrants réexpédiés en Libye, pays régulièrement montré du doigt par les organisations humanitaires pour les conditions inhumaines de détention des candidats à un monde meilleur.

L’organisation humanitaire Médecins sans frontières considère ce rapatriement comme un évènement « terrible (…) On ne peut pas se permettre de refouler des gens en pleine mer vers un pays comme la Libye qui n'a pas ratifié les conventions humanitaires internationales, notamment celle de Genève » sur les réfugiés.