Somalie
Carnage à Mogadiscio
par RFI
Article publié le 10/05/2009 Dernière mise à jour le 11/05/2009 à 04:48 TU
La violence est encore montée d'un cran à Mogadiscio, où au moins 14 personnes ont été tuées dimanche dans une mosquée par un obus de mortier. Depuis quatre jours 39 personnes ont trouvé la mort, victimes des affrontements qui opposent les milices islamistes aux fidèles du gouvernement.
Des combattants des milices islamistes somaliennes posant pour les médias, dans le sud de la capitale Mogadiscio, le 10 mai 2009.
(Photo : Reuters)
D’après plusieurs témoins interrogés par les agences de presse, l'attaque a eu lieu dans l'après-midi au moment où les fidèles rejoignaient la mosquée pour la prière.
Certains témoins affirment que l'obus de mortier est tombé à la porte de la mosquée faisant un véritable carnage et que l’on pouvait voir du « sang et des morceaux de corps humain partout ».
Le bilan provisoire serait de quatorze morts et d'une dizaine de blessés. Selon le directeur de l'hôpital el-Medina de Mogadiscio, en quatre jours, au moins 150 blessés graves ont été recensés. Ce sont essentiellement des civils touchés par les obus de mortiers ou par l'effondrement de leurs maisons détruites par des attaques.
Des combats à l'arme lourde
Les combats entre les groupes islamistes radicaux et des islamistes modérés soutenant le gouvernement somalien se font à l'arme lourde précisent des journalistes. Les deux parties essayent de consolider leur position dans la capitale.
Le cheikh Ibrahim Bilal, l'un des dirigeants des shebab a annoncé que ses hommes « avaient tué de nombreux soldats gouvernementaux et leurs alliés, dans le nord de la ville » .
Il a aussi affirmé « contrôler le stade le bâtiment du ministère de la Défense et une avenue du sud de la ville ». Cette information a été démentie par le ministre de l'Information qui a pour sa part a accusé les shebab de « faire appel à des combattants étrangers pour prendre le contrôle de la Somalie ».
Somalie - Docteur Mohamed Youssouf, chirurgien et directeur de l'hôpital El Médina à Mogadiscio
« La plupart des blessés sont des civils, mais on ne peut pas distinguer s'ils font partie des combattants, parce qu'ils ne portent pas d'uniformes. Ils viennent à l'hôpital, certains avec des blessures très graves... Ils ont été pris entre les tirs, certains étaient chez eux quand un obus est tombé sur leur maison ».
Somalie - Omar Farouk Osmane, secrétaire général du Syndicat national des journalistes somaliens
« Selon des témoins et des médecins, sur place, il y a eu plus de 100 blessés et au moins 35 personnes tuées. Les combats ont été très violents... Chaque camp a utilisé toutes les armes à sa disposition pour s'assurer de remporter la victoire... ».
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