par RFI
Article publié le 11/05/2009 Dernière mise à jour le 12/05/2009 à 22:14 TU
Cet ancien agrégé de médecine s'oppose ensuite à tous les régimes, de Jean-Bedel Bokassa à Ange-Félix Patassé, en passant par le général Kolingba et son éternel rival David Dacko. Pour ses convictions, pour son combat en faveur du multipartisme et de la démocratie, il a connu l'exil et a même fait plusieurs séjours en prison. Il était un peu le Mandela de la République centrafricaine. Enseignant et chercheur, il a exercé au Rwanda, en République démocratique du Congo, au Bénin et bien sûr dans son pays où il a notamment été recteur de l'université de Bangui.
Le coup d'Etat du 15 mars 2003 marque un tournant dans sa vie politique. Abel Goumba abandonne son image d'« éternel opposant » et accepte de diriger le gouvernement de réconciliation nationale, apportant ainsi sa caution morale au président autoproclamé François Bozizé.
« Abel Goumba a beaucoup oeuvré pour l'avènement de la démocratie en République centrafricaine. »
« Monsieur mains propres »
Confronté aux réalités du pouvoir dans un pays exsangue, ravagé par une décennie de crises politico-militaires, « Monsieur mains propres » échoue : Il ne parvient pas à payer les fonctionnaires et à lutter contre les détournements.
Limogé assez brutalement en décembre 2003, il avait été immédiatement nommé au poste honorifique de vice-président, avant de devenir médiateur de la République. Son image s'est alors ternie sans s'assombrir totalement. Ce matin, le vieux lion est mort. La Centrafrique est en deuil.
Abel Goumba avait publié ses mémoires en 2007: « Réflexions d'un résistant anti-colonial, démocrate et panafricaniste ». Il y retrace cinquante années de luttes politiques en République centrafricaine et en Afrique. Invité de RFI en 2007, Abel Goumba a expliqué comment il est entré en politique et quels étaient ses idéaux politiques de jeunesse.
« J'ai combattu le régime colonial et, plus de 40 ans, le régime de parti unique. »
A écouter
« Tout d’abord, c’est le souvenir d’un enfant qui voyait le monde sur les épaules de son père. Un père tendre, vraiment adorable. Je me souviens très bien, il me disait qu’il faut connaître l’histoire du pays, surtout ce combat pour la démocratie. »
12/05/2009
A lire