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Centrafrique

Agitation sociale, en attendant un nouveau gouvernement

par  RFI

Article publié le 21/01/2008 Dernière mise à jour le 21/01/2008 à 18:49 TU

Les fonctionnaires centrafricains ont décidé, samedi, de reconduire pour huit jours la grève qu’ils observent depuis le début de l’année. Ils estiment que la démission du Premier ministre Elie Doté et de son gouvernement ne modifie pas leurs revendications, car celles-ci restent essentiellement salariales. Les travailleurs de l’Etat se disent, cependant, disposés à négocier avec le nouveau gouvernement qui sera mis en place à Bangui.

La République Centrafricaine.(Carte : L. Mouaoued/RFI)

La République Centrafricaine.
(Carte : L. Mouaoued/RFI)

En plus de la grève, les fonctionnaires centrafricains appellent cette fois-ci la population à les soutenir, en participant aux deux manifestations qu’ils prévoient d’organiser cette semaine : le « concert des casseroles », mercredi à 19 heures, et « Centrafrique pays mort », le lendemain. Les 24 000 employés de l’Etat réclament notamment le versement de deux à trois ans de salaires en retard accumulés, un problème que l’actuel président François Bozizé, au pouvoir depuis mars 2003, a hérité des ses prédécesseurs André Kolingba (1981 – 1993) et Ange-Félix Patassé (1993 – 2003). Les syndicats réclament, également, une augmentation des revenus des fonctionnaires, bloqués depuis longtemps.

Edmond Koya Commandant

Secrétaire général de la CNTC, Coordination nationale des travailleurs de Centrafrique

« Les fonctionnaires centrafricains continuent à percevoir leurs salaires de 1986, il y a 22 ans qu’il n’y a pas eu d’avancement ».

Les observateurs à Bangui soulignent que l’Etat centrafricain n’a pas les moyens nécessaires pour satisfaire les revendications des grévistes, mis à part le versement régulier des salaires.

C’est donc dans un contexte social tendu que le Premier ministre Elie Doté a remis, vendredi soir, sa démission ainsi que celle de son gouvernement au président François Bozizé. La majorité parlementaire avait même l’intention de déposer, samedi, une motion de censure contre le cabinet. Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Cyriaque Gonda, a considéré que la poursuite de la grève des fonctionnaires « trouble le climat apaisé nécessaire à la reconstruction de la Centrafrique ». Il s’agit, selon lui, d’une « décision prise sans attendre la mise en place du nouveau gouvernement, dont la mission urgente sera d’apporter des réponses urgentes et concrètes aux problèmes cruciaux de la Nation, notamment les revendications des travailleurs ».  La présidence de la République centrafricaine avait souligné que la démission du gouvernement du Premier ministre Elie Doté avait pour objectif de « préserver la paix sociale, la cohésion et la concorde nationale ».