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Somalie

Recrudescence des violences

par  RFI

Article publié le 25/05/2009 Dernière mise à jour le 25/05/2009 à 12:16 TU

Une voiture piégée a explosé dimanche à Mogadiscio dans un camp militaire faisant 7 morts : 6 militaires et un civil. Il s'agirait du premier attentat-suicide depuis l'entrée en fonction du président Charif Cheikh Ahmed en janvier dernier. Depuis l'offensive lancée par les shebab, il y a bientôt trois semaines, pour renverser le gouvernement, on déplore au moins 150 morts et plus de 57 000 déplacés.

Les restes de la voiture piégée ayant explosé et tué sept personnes à Mogadiscio, dimanche 24 mai.(Photo : Reuters)

Les restes de la voiture piégée ayant explosé et tué sept personnes à Mogadiscio, dimanche 24 mai.
(Photo : Reuters)


Ces deux derniers jours, les combats entre les forces gouvernementales et les islamistes radicaux ont été très violents. Samedi après-midi ce sont des tirs d'obus qui ont été échangés tandis que des combats au sol ont éclaté dans plusieurs quartiers.

Dans la soirée, le palais présidentiel a même été visé par des obus de mortiers et les milices islamistes s'en sont pris aux éléments de l'Union africaine.

Eléments étrangers

Dimanche alors que les habitants de Mogadiscio profitaient d'une accalmie pour tenter de fuir la capitale, les pilonnages ont repris et une voiture piégée a explosé.

« L'attentat-suicide visait un camp militaire non loin du port de Mogadiscio. Le kamikaze est un homme d'origine étrangère. Sa voiture a explosé au moment où les forces de sécurité tentaient de l'intercepter dans l'enceinte de la caserne. Trois militaires somaliens ont été tués. Par le passé ce genre d'attentat n'existait pas ou peu. Malheureusement ce n'est plus le cas à Mogadiscio aujourd’hui », explique le maire adjoint de la capitale Somalienne, Abdi Sita Ibrahim.

Selon un responsable des services anti-terroristes américains, des ressortissants de pays occidentaux dont les Etats-Unis ont probablement rejoint les groupes extrémistes en Somalie et les Nations unies parlent même de plusieurs centaines d'étrangers dans les rangs des insurgés.

L'Ouganda fournit le plus gros des troupes de la Force de paix de l'Union africaine en Somalie (AMISSOM)

L’armée ougandaise continue donc de former des troupes pour les envoyer en Somalie. Les premières troupes ougandaises étaient arrivées en Somalie, en 2007, à la demande express de l’ex-président américain George Bush. Depuis, le nombre de troupes de maintien de la paix, mandatées par l’Union africaine ne cesse d’augmenter et atteint désormais 4 000 hommes.

Plus de 1 700 militaires viennent encore de sortir d’un camp d’entrainement en Ouganda, où les armées britannique et française avec le soutien des Etats-Unis ont largement participé au cursus de formation. Il consiste essentiellement sur des périodes de trois mois à introduire les militaires aux notions de maintien de la paix et à améliorer leur compétence dans le domaine de l’artillerie.

Le général en charge de l’armée de terre ougandaise Katumba Wamala cité par le quotidien d’Etat New Vision a souligné cette semaine que c’était grâce aux troupes ougandaises que le gouvernement de transition en Somalie n’était pas encore tombé.

Ces militaires ougandais qui travaillent au coude à coude avec les Burundais, sont en effet moins destinés à maintenir une paix inexistante qu’à défendre les fragiles institutions de transition.

Leur présence à Mogadiscio ne se fait guère sentir au-delà de l’aéroport, du port et de la présidence où ils vivent retranchés.