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Italie

Berlusconi «candidat porte-drapeau» pour les européennes

par François Cardona

Article publié le 26/05/2009 Dernière mise à jour le 27/05/2009 à 14:38 TU

Seul leader européen à être tête de liste pour les élections européennes, Silvio Berlusconi compte sur sa popularité pour donner à son parti une large victoire le 7 juin prochain. Mais victime d’une série de polémiques, le « Cavaliere » tente désormais, après s’être personnellement investi dans la campagne, de faire profil bas… jusqu’à quand ?

Silvio Berlusconi souhaite être plébiscité lors de ces élections européennes.(Photo : AFP)

Silvio Berlusconi souhaite être plébiscité lors de ces élections européennes.
(Photo : AFP)

« Je suis candidat comme le font les vrais leaders ». C’est ainsi que Silvio Berlusconi justifie son choix d’être tête de liste de son parti, le Parti du peuple de la liberté, pour les élections européennes. C’est « une candidature porte-drapeau », explique Silvio Berlusconi, qui sera le seul chef de gouvernement européen à briguer un siège de député. Le président du Conseil italien n’a évidemment aucune intention d’abandonner son poste pour Strasbourg, mais il parie surtout sur un plébiscite, estimant que son nom et son implication dans la campagne électorale sont deux atouts majeurs qui permettront à son parti de l’emporter haut la main.

« Un parti sans limite »

Déjà les sondages le donnent vainqueur. Selon de récentes études, le Parti du peuple de la liberté (PDL) s’imposerait avec 38% à 40% des voix. Si de telles prévisions se confirmaient lors du scrutin du 6 et 7 juin, le PDL améliorerait son score obtenu lors des élections législatives d’avril 2008, qui avaient permis le retour du « Cavaliere » au pouvoir, pour un troisième mandat.

Face au parti de Silvio Berlusconi, toujours selon les mêmes sondages, la principale formation d’opposition, le Parti démocrate (PD) devrait se contenter de 26% à 29% des voix. Un résultat largement inférieur à celui des dernières législatives (33%). Les élections européennes semblent donc gagnées d’avance pour Silvio Berlusconi, qui compte ainsi donner sa première victoire à son tout jeune parti, né officiellement le 29 mars dernier, à Rome, de la fusion de Forza Italia et d’Alliance Nationale. « Un parti comme le nôtre n’a pas de limite », martèle Berlusconi, qui espère même dépasser la barre des 51%.

Polémiques en série

A 72 ans, le président du Conseil compte en effet transformer ce scrutin en un test de popularité. Or celle-ci, en dépit des nombreuses et récentes polémiques, ne faiblit pas. En dépit du divorce annoncé avec sa femme, en dépit de sa relation controversée avec une jeune mineure originaire de Naples, les Italiens gardent une opinion favorable de leur président du Conseil. Au point que celui-ci s’est récemment targué sur la chaîne de télévision publique française, France 2, d’avoir 75% d’admirateurs parmi les Italiens.

Profil bas

Les casseroles commencent néanmoins à se multiplier. Et elles entachent, provisoirement, l’image du « Cavaliere ». A l’issue de son mandat, Silvio Berlusconi devra par exemple s'expliquer sur les accusations de corruption figurant dans les attendus du jugement contre David Mills.

Condamné à quatre ans et demi de prison, cet avocat britannique a, selon un tribunal de Milan, fourni un faux témoignage afin de concéder à Silvio Berlusconi et à son groupe Fininvest, l'impunité ou, au moins, de conserver des profits considérables. Un faux témoignage payé 600 000 dollars.

Afin de limiter les conséquences néfastes de ces affaires à répétition sur le scrutin européen, Silvio Berlusconi a donc temporairement pris de la distance, et s’implique maintenant moins dans la campagne. Un seul meeting est désormais prévu dans son agenda : le 4 juin, à Milan. Le « Cavaliere » reste néanmoins optimiste et clame : « J’aurai encore une fois tous les Italiens avec moi ».