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Guinée-Bissau

La violence politique persiste

par  RFI

Article publié le 05/06/2009 Dernière mise à jour le 05/06/2009 à 20:22 TU

Deux personnalités ont été abattues par des militaires à Bissau dans la nuit de jeudi à vendredi: le candidat à la présidentielle, Baciro Dabo, et l'ancien ministre de la Défense Helder Proença. Les autorités ont affirmé qu’un complot était en cours en vue de renverser le régime, avec la complicité d’anciens militaires installés à Dakar, dont certains démentent ces accusations. Cette nouvelle crise dans ce petit pays ouest-africain intervient à la veille du début de la campagne pour la présidentielle du 28 juin qui pourrait être reportée, à la suite de ces événements.

La Guinée-Bissau.(Carte : RFI)

La Guinée-Bissau.
(Carte : RFI)

Trois mois après le double assassinat du président Nino Vieira et de son chef d'état-major Tagme Na Waie, cela ressemble à s'y méprendre à un nouvelle « nuit des longs couteaux ». Entre 3 et 4 heures du matin, la police militaire a procédé à une série d'interpellations de personnalités politiques soupçonnées de préparer un coup d'Etat. Lors de ces arrestations, un candidat à la présidentielle du 28 juin, Baciro Dabo, et l'ancien ministre de la défense, Helder Proença, ont été abattus.

Officiellement, ils ont résisté, les armes à la main, à leur interpellation, mais les proches de Baciro Dabo affirment qu'il a été tué dans sa chambre d'une balle dans la tête. Un troisième responsable, l'ancien Premier ministre Faustino Imbali, a été arrêté. On est depuis sans nouvelles de lui.

On apprenait, au petit matin, que six autres responsables politiques avaient été arrêtés dont certains proches de Malam Bacai Sanha, le candidat du PAIGC, le parti au pouvoir, pour la prochaine présidentielle. Dans la matinée, les autorités ont accusé toutes ces personnes d'avoir fomenté un coup d'Etat. Selon ce communiqué, c'est Helder Proença qui en était l'instigateur. Il aurait agi avec la complicité d'un quarteron d'anciens militaires proches de Nino Vieira actuellement réfugiés à Dakar. Parmi eux, Sandji Fati, ancien chef d'état-major de l'armée de terre bissau-guinéenne, dément formellement être mêlé a un complot.

Sandji Fati

Ancien chef d'état-major de l'armée de terre en Guinée-Bissau

« Depuis les événements du mois de mars en Guinée-Bissau, j’ai pris la décision de quitter Bissau parce qu’il y avait de l’instabilité. (…) Pourquoi nous ont-ils mêlés à cette affaire ? »

05/06/2009 par Laurent Correau

Carlos Gomes Junior (d), Premier ministre de la Guinée-Bissau.(Photo : Laurent Correau / RFI)

Carlos Gomes Junior (d), Premier ministre de la Guinée-Bissau.
(Photo : Laurent Correau / RFI)

Ce qui est certain, c'est que la plupart des personnes tuées ou arrêtées étaient des adversaires politiques de l'actuelle direction du pays, à savoir le Premier ministre Carlos Gomes Junior et le patron de l'armée Zamora Induta.

Le gouvernement et l'armée disent détenir des preuves du complot. Cette nouvelle nuit de violence survient à la veille de l'ouverture de la campagne pour l'élection présidentielle du 28 juin. Mais l'on peut se demander si, dans le climat de violence actuelle, cette campagne peut encore se dérouler de façon sereine.

Le Portugal, ancienne puissance coloniale, dit suivre la situation « avec attention et inquiétude ». Quant au Premier ministre de Guinée-Bissau, Carlos Gomes Junior, actuellement en visite privée à Lisbonne, il a annoncé qu'il regagnerait son pays seulement le 12 juin, refusant de commenter les événements dans son pays.