Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Européennes

L’Europe à l’épreuve de la crise

par Myriam Berber

Article publié le 08/06/2009 Dernière mise à jour le 08/06/2009 à 14:25 TU

Récession, chômage, déficits budgétaires… A quoi ressemble l’Europe que vont trouver les 736 députés du Parlement européen au lendemain des élections du dimanche 7 juin 2009 ? Etat des lieux.

Une manifestation contre la crise économique et le chômage à Bruxelles, le 15 mai 2009.(Photo : AFP)

Une manifestation contre la crise économique et le chômage à Bruxelles, le 15 mai 2009.
(Photo : AFP)

La crise internationale pèse sur la croissance européenne. Selon les derniers chiffres d’Eurostat, l’Union européenne à 27 s’enfonce un peu plus dans la récession, avec un recul de 2,4% de son produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2009. La zone euro (les quinze pays européens partageant la monnaie unique) a également enregistré une contraction de son économie de 2,5%. Conséquence : le PIB de la zone euro pour cette année va reculer de 4,6%, selon la Banque centrale européenne (BCE).

La contraction de l’économie européenne est largement supérieure à celle des Etats-Unis, d’où est partie la crise financière. Le PIB américain a reculé de 1,5% au cours du premier trimestre 2009. Autre signe de ralentissement de l’économie : l’inflation est tombée à zéro en mai dans la zone euro, décélérant encore plus que prévu. Les économistes s’attendent à ce qu’elle baisse en juin et juillet, accroissant le risque de déflation.

Vote sanction des Espagnols contre l’envolée du chômage

L’Union européenne, dont l’économie est en plein ralentissement, a vu son taux de chômage atteindre son plus haut niveau depuis près de dix ans en avril 2009. Désormais, plus de 20 millions de personnes sont au chômage dans l’UE à 27. L’Espagne détient le record du chômage le plus élevé de la zone euro avec un taux de 18% de la population active sans emploi, soit 3,6 millions. Les Espagnols ont sanctionné le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero pour sa gestion de la crise, et surtout l’envolée du chômage.

En Europe de l’Est, la situation est tout aussi préoccupante. Dans l’ensemble des dix pays d'Europe centrale et orientale (Peco), membres de l’UE, le ralentissement économique s’est accompagné d’une hausse du chômage. Dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), le chômage tourne autour de 17% de la population active. La crise mondiale a stoppé net la croissance des Peco en leur privant d’une bonne partie de leurs recettes d’exportation. L’écroulement du crédit, pour l’essentiel aux mains des banques de l’Ouest, a augmenté leurs difficultés financières.

A chacun son plan de relance

Pour contrer la récession, les pays européens ont détaillé des plans de relance. Sur le fond, peu d’unité entre les Vingt-Sept. Si les deux principales économies de la zone euro, l’Allemagne et la France, ont choisi de privilégier la relance par l’investissement en aidant les entreprises (automobile et bâtiment) et en lançant de grands travaux d’infrastructures, le Royaume-Uni a choisi, lui, de donner un coup de pouce à la consommation en baissant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Autres exemples : la Commission européenne a refusé d'adopter un plan d'aide global pour les pays de l'Est, estimant que chaque pays avait sa particularité. Peu d’unité également entre les Vingt-Sept pour redynamiser l’industrie automobile, le secteur le plus durement touché par la crise. Certains pays européens ont mis en place un système de prime à la casse, d’autres ont lancé des mesures pour encourager les voitures vertes. Chaque pays défend son industrie nationale. Mais en temps de crise, mieux vaut être gros. Renault, Peugeot Citroën, Fiat, Mercedes, BMW... les marques européennes devront s’allier pour s’en sortir. Les constructeurs réaffirment leur désir d’ouverture. Reste que l’on est encore loin d’une grande industrie automobile européenne.