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Guinée

Vers un bras de fer entre le capitaine Dadis Camara et les magistrats

par  RFI

Article publié le 10/06/2009 Dernière mise à jour le 10/06/2009 à 17:30 TU

Les armoiries de la Guinée.(Photo : Ambassade de la République de Guinée à Paris)

Les armoiries de la Guinée.
(Photo : Ambassade de la République de Guinée à Paris)

Magistrats, avocats, huissiers, greffiers, notaires et commissaires priseurs - en tout plus de 300 personnes - se sont réunis, mardi, en assemblée générale extraordinaire, dans les locaux de la cour d'appel de Conakry. Ils ont décidé de poursuivre leur mouvement déclenché lundi pour protester contre « l'ingérence du politique dans les affaires judiciaires ». Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir, a eu beau menacer de renvoyer tous les grévistes, les personnels judiciaires ont maintenu, mardi, leur mot d'ordre de grève illimitée. Le mouvement a été déclenché lundi pour protester contre l'ingérence du pouvoir dans les affaires judiciaires.

Le bras de fer est-il vraiment engagé entre le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara et le personnel judiciaire en Guinée ? Le président de la junte a menacé de mettre à la retraite tous les magistrats qui n’auraient pas repris le travail le 9 juin. Et pourtant, cela n’a pas suffi pour faire fléchir les hommes de loi.

Le porte-parole des magistrats, Ali Thiam, a toutefois souligné : « nous ne voulons pas et nous n’avons aucune intention d’entamer un bras de fer avec le capitaine Dadis. Le capitaine Dadis est le président de la République. Nous lui devons le respect non seulement en tant que le président de la République, mais aussi en tant que le président du Conseil supérieur de la magistrature. Et c’est pour cela que nous avons voulu attirer son attention sur cette situation d’abandon dans laquelle se trouvent les magistrats ».

Au sortir de leur assemblée générale extraordinaire, mardi, les magistrats ont décidé de prolonger leur action. Selon Kéléfa Sall, président de l’association des magistrats de Guinée, il s’agit de poursuivre : « la cessation de toutes nos activités jusqu’à la satisfaction totale et entière de nos revendications contenues dans le mémorandum du 13 mai 2009 ».

L’assemblée a décidé que toute interpellation d’un membre du corps judiciaire signifierait que tous les autres sont aussi prisonniers. « Quand on interpellera un avocat ou un magistrat, ou un notaire, un greffier ou un commissaire priseur, tout le personnel judiciaire se sentira concerné, et se constituera prisonnier. Partout où l’un d’entre nous ira, nous irons tous là-bas », a ajouté Kéléfa Sall. Il s’est également prononcé au sujet des menaces de mises à la retraite anticipée : « toutes les fois qu’un magistrat sera mis à la retraite avant la date normale, qui est de 65 ans selon notre statut, tous les magistrats se considèrent comme étant mis à la retraite ».

En tout cas, pour la deuxième journée consécutive, les cours et les tribunaux sont restés fermés en Guinée.