par François Cardona
Article publié le 11/06/2009 Dernière mise à jour le 12/06/2009 à 00:23 TU
Le président français, Nicolas Sarkozy (g) et la chancelière allemande, Angela Merkel (d) marchant dans les rues de Paris après le sommet bilatéral à l'Elysée, le 11 juin 2009.
(Photo : Reuters)
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 9 juin à Bruxelles.
(Photo : Reuters)
Le couple franco-allemand a tenu à évoquer sa conception de l’avenir proche de l’Union européenne. Avec en ligne de mire, le choix du prochain président de la Commission européenne. Et là encore, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont parlé d’une seule voix : ils soutiennent désormais « sans ambiguïté » la candidature de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. A l’image de l’Espagne et de la Grande-Bretagne… et d’une majorité de pays membres.
Barroso contre Barnier ?
Le soutien franco-allemand ne se fera pas sans condition, a néanmoins tenu à préciser le président français. Nicolas Sarkozy veut notamment que « M. Barroso s’engage sur un programme, sur des principes, des valeurs ». Un argument qui n’est pas dénué d’arrière-pensée puisque l’Elysée espère bien que Michel Barnier obtiendra (en échange de son soutien ?) un poste de commissaire européen. Le ministre français de l’Agriculture a été élu tête de liste en Île de France et viserait le portefeuille stratégique du Marché intérieur.
En attendant Lisbonne
Reste que la date de la nomination du président de la Commission est pour l’instant incertaine. Le premier mandat de M. Barroso arrive à échéance en novembre prochain. Mais il devrait être choisi dès la semaine prochaine lors du Conseil européen. Une nomination qui sera ensuite soumise en juillet à l’approbation du Parlement européen nouvellement élu. Or les députés sont encore divisés sur la pertinence d’une élection anticipée du président de la Commission. D’autant plus que le Traité de Lisbonne, qui réforme les institutions de l’UE, n’a toujours pas été adopté par la totalité des Etats membres. Les Irlandais qui l’ont déjà refusé par référendum en 2008 devraient revoter en septembre ou octobre.
Une harmonie de façade ?
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel n’ont néanmoins pas réussi à décider de l’avenir du programme d’avion de transport militaire Airbus A400M… Le projet, dont le coût s’élève à 20 milliards d’euros, a subi d’importants retards. Sept pays sont engagés : l’Allemagne, la France, mais aussi la Belgique, l’Espagne, la Grande-Bretagne, le Luxembourg et la Turquie. Les retards pris sont tels que l’existence même du programme est en danger, mais la France et l’Allemagne ont finalement décidé de s’accorder « un petit délai de six mois ».
Soutien franco-allemand à Aung San Suu Kyi |
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont dénoncé l’attitude de la junte birmane à l’encontre de l’opposante et prix Nobel de la paix, actuellement jugée pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence. « Nous avons décidé, Mme Merkel et moi, de faire état de notre très grande inquiétude », a martelé Nicolas Sarkozy, qui reproche à la junte de lui avoir refusé tout contact téléphonique avec Aung San Suu Kyi. « Les jours passés, j'ai essayé de la joindre par téléphone. La junte birmane a refusé de me mettre en contact avec Aung San Suu Kyi(…). Je déplore très profondément cette attitude », a expliqué le chef de l’Etat français. La chancelière allemande a, elle, demandé de l’aide « notamment [aux] Indiens et [aux] Chinois » afin que « Aung San Suu Kyi se voit traitée convenablement en termes de respect des droits de l'homme ». Angela Merkel a enfin souligné que « la France et l’Allemagne cherchaient les meilleurs moyens de venir en aide [à l’opposante birmane] ». |