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Européennes

Barroso avance ses pions

par Maud Czaja

Article publié le 09/06/2009 Dernière mise à jour le 09/06/2009 à 17:13 TU

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 9 juin à Bruxelles.(Photo : Reuters)

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 9 juin à Bruxelles.
(Photo : Reuters)

Ce n’est pas une surprise mais c’est désormais officiel : José Manuel Barroso est candidat à un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne. Les eurodéputés devront valider sa reconduction. Avec un hémicycle largement dominé par la droite, José Manuel Barroso a toutes les chances d’être adoubé par le Parlement européen mais il n’a pas toutes les cartes en main.

José Manuel Barroso n’a pour l’instant aucun rival. Il bénéficie en plus du soutien d’une large majorité de chefs d’Etat y compris des gouvernements de gauche, espagnols et britanniques.

Seule solution pour la gauche du Parlement européen afin de lui barrer la route : s’unir. Le coprésident des Verts Daniel Cohn Bendit a dès dimanche tendu la main aux socialistes et centristes afin d’obtenir la majorité au Parlement européen. Mais le parti populaire européen courtise ces mêmes partis afin de contrer la montée des eurosceptiques et des partis extrémistes.

L'équation parait simple mais il reste une inconnue de taille : le calendrier.

Le chef de file des libéraux Graham Watson n’a pas exclu d’accepter l’offre des conservateurs si, en échange, ces derniers s’engagent à ne pas insister pour obtenir la présidence du Parlement européen qu'il convoite officiellement. Le jeu des alliances est donc ouvert, les tractations commencent mais la tâche s'annonce compliquée pour la gauche. Finalement le seul réel danger pour José Manuel Barroso est le calendrier.

Toute la question est de savoir si la candidature de José Manuel Barroso sera examinée par le Parlement européen avant ou après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

Pour l'instant sous le traité de Nice,  il n’a besoin que d’une simple majorité de votants pour être reconduit, mais si les règles du traité de Lisbonne s'appliquent, il devra rassembler la majorité absolue. Or même si les conservateurs sont arrivés en tête des élections européennes, ils sont loin d’avoir cette majorité absolue et n'auront pas d'autres choix que de faire alliance avec les libéraux voire les socialistes.

Les 27 ne sont pas tous sur la même ligne

José Manuel Barroso espère donc aller vite arguant que c'est préférable pour la stabilité de l'Union européenne. Certains pays et notamment la prochaine présidence suédoise poussent dans le même sens et espèrent même acter la reconduction de José Manuel Barroso lors du sommet européen des 18 et 19 juin prochain.

Mais le couple franco-allemand ne l’entend pas de cette oreille.  Nicolas Sarkozy et Angela Merkel soutiennent officiellement José Manuel Barroso mais ils préfèrent ne pas brusquer les Irlandais et attendre qu’ils se prononcent sur le traité de Lisbonne cet automne, traité qui doit réformer l’organisation de la Commission.