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Européennes

Les conservateurs raflent la mise

par  RFI

Article publié le 08/06/2009 Dernière mise à jour le 08/06/2009 à 17:38 TU

La droite européenne remporte haut la main les élections parlementaires du dimanche 7 juin. A l’exception de la Grèce, les partis du centre droit se sont imposés dans une majorité de pays. L’extrême droite fait une percée significative. Seuls les écologistes enregistrent une réelle progression et font du coude à coude avec les socialistes (16,28% contre 16,48%). L’abstention a connu un taux record avec 56,99%.    

Un tableau des résultats des élections parlementaires européennes du 4-7 juin 2009 à Bruxelles, en Belgique, le 8 juin 2009.(Photo : AFP)

Un tableau des résultats des élections parlementaires européennes du 4-7 juin 2009 à Bruxelles, en Belgique, le 8 juin 2009.
(Photo : AFP)

Victoire éclatante des conservateurs globalement en Europe. Le Parlement de Strasbourg conforte sa position à droite, même si le PPE (Groupe du Parti Populaire Européen), le groupe le plus important, perd quelques sièges, sans doute une vingtaine, dû à la sécession des conservateurs britanniques et tchèques qui ont annoncé la création d'un parti à droite du PPE. Les conservateurs arrivent quand même loin devant les socialistes qui baissent de 215 sièges à 159 seulement.

En troisième position arrivent les libéraux qui restent à peu près stables avec quatre-vingt-un sièges, puis arrivent les Verts qui font une vraie percée avec près de dix sièges de plus que dans l'hémicycle sortant.

Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé, leader d'Europe écologie

« Il faut maintenant que l'écologie politique débarque et essaye de s'incruster dans le paysage politique. »

08/06/2009 par Eric Chaurin

Qu’ils soient actuellement au pouvoir, en coalition ou dans l'opposition, les conservateurs raflent donc la mise. En Allemagne, le pays qui envoie le plus d'eurodéputés à Strasbourg, la CDU d'Angela Merkel inflige une défaite cuisante à ses partenaires de coalition, les sociaux démocrates du SPD.

En Italie, victoire a minima de Berlusconi. En Espagne, le socialiste Zapatero est battu par la droite. En Grande-Bretagne, Gordon Brown subit une défaite humiliante; il arrive en troisième position, derrière les conservateurs mais aussi, après le parti europhobe UKIP. Car l'autre enseignement de ce scrutin, c'est la montée dans de nombreux pays des partis extrémistes ou eurosceptiques, qu'il s'agisse du Royaume-Uni où l'extrême droite fait son entrée au Parlement avec un député, de l'Italie, avec la Ligue du Nord qui double le nombre de ses eurodéputés, les Pays- Bas, la Hongrie, la Slovaquie, ou encore l’Autriche.

Bilan des élections européennes en Espagne

« C'est une première gifle pour Zapatero qui paye le prix de la crise extrèmement forte en Espagne ; pour le Parti Populaire, c'est une bonne nouvelle. »

08/06/2009 par François Musseau

Une désaffection importante dans les pays de l’ex-bloc de l’Est

Une abstention record de 56,6%, soit deux points de plus qu'aux dernières élections de 2004 est à noter. Depuis 30 ans, soit la première fois que les eurodéputés sont élus au suffrage universel, la participation n'a fait que chuter. Aujourd'hui le Parlement est élu avec seulement 43% des voix alors qu'il a de plus en plus de pouvoirs. La question de sa légitimité est posée.

C'est dans les pays de l'ancien bloc de l'Est que la désaffection est la plus importante, ceux dont on vient de fêter l'entrée dans l'Union, il y  a cinq ans. La Slovaquie s'est abstenue à 80%, de même en Lituanie et autour de 75% en Slovénie, en République tchèque et en Roumanie qui votait pour la première fois en même temps que les autres pays, ou encore en Pologne. Forte abstention aussi en Suède où 65% des électeurs ne se sont pas déplacés, alors que le pays va prendre la présidence de l'Union dans trois semaines.

Les raisons de ce désamour ou de cette indifférence vis à vis de l'Europe sont multiples : le scrutin est compliqué, le Parlement lointain. On ne sait pas trop à quoi servent les eurodéputés.  Les campagnes ont été partout très peu européennes, très peu explicatives et surtout, nationales. De nombreux scrutins régionaux ou nationaux avaient lieu en même temps ou très rapprochés (en Lituanie, en Allemagne, en Belgique, en Grande-Bretagne) et la crise a plus joué en faveur de replis nationaux que d'ouverture européenne.