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Iran

Téhéran durcit le ton et s’en prend à l’étranger

par  RFI

Article publié le 21/06/2009 Dernière mise à jour le 21/06/2009 à 12:39 TU

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont la victoire électorale du 12 juin est contestée par des manifestations quasi quotidiennes, a demandé ce dimanche à Londres et à Washington de cesser leurs « ingérences » dans les affaires intérieures iraniennes.
Après une journée de tous les dangers qui a vu samedi la police anti-émeute pourchasser les manifestants à moto, Téhéran s'est réveillée dimanche dans l'incertitude d'un calme précaire, avec de premiers bilans officiels. Dix personnes au moins, selon des médias d’Etat, ont été tuées lors des dernières manifestations à Téhéran.

Dans une rue de Téhéran, le 20 juin 2009.( Photo : Reuters )

Dans une rue de Téhéran, le 20 juin 2009.
( Photo : Reuters )

 
Les médias d'Etat traitent de « terroristes » les manifestants qui ont affronté la police anti-émeute « sur les avenues Enqelab et Azadi » samedi. Ces terroristes prétendument armés et équipés d'explosifs sont également accusés d’avoir incendié deux stations services et attaqué un poste de police.

Le ton se durcit : le chef de la police iranienne a adressé une lettre d’avertissement au chef de file de l’opposition, Mir Hossein Moussavi. Les forces de l'ordre « se dresseront sans hésitation » face à toute nouvelle contestation du résultat de l'élection présidentielle, écrit le chef de la police. Cela pourrait nuire à  la République islamique, répond Moussavi : une remise en cause du guide suprême qui a juré vendredi de ne pas céder à la rue. Mais la répression risque aussi d'alimenter la contestation, souligne Moussavi qui continue d’appeler le régime à annuler le scrutin et se dit prêt au martyre. Manifestations, grève générale ? On ne sait pas ce que seront les suites du bras de fer.

24 heures pour quitter le pays

C'est une antenne que reprend Mahmoud Ahmadinejad quand il accuse Washington et Londres de manipuler son opposition. Mais cette fois, le correspondant permanent de la BBC en Iran a reçu l'ordre de quitter le pays sous 24 heures. Il est accusé d'avoir soutenu les émeutiers en diffusant des informations favorables à la contestation des résultats électoraux.

Plus largement, c'est une mise en garde diplomatique que Mahmoud Ahmadinejad lance aux Etats-Unis, à la Grande Bretagne et à l'Occident dans son ensemble. « Ce n'est pas en tenant des propos hâtifs que vous entrerez dans le cercle des amis de la nation iranienne », a-t-il dit.

Pour sa part, Barack Obama le président américain lui a déjà répondu. Il a dit en substance qu'il suffisait de voir les manifestations de masse dans la rue pour comprendre qu'il s'agit d'un problème de politique intérieure strictement iranien et que dénoncer la main de l'étranger n'est qu'une tentative peu crédible de faire diversion. Pour le reste, a dit Obama, les Iraniens décideront tout seul de leur propre avenir.

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