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Xstrata / Anglo American

Grandes manoeuvres dans le secteur minier

par Myriam Berber

Article publié le 22/06/2009 Dernière mise à jour le 22/06/2009 à 17:51 TU

Après l’annonce d’un accord entre BHP Billiton et Rio Tinto, les tentatives de rapprochement se poursuivent dans le secteur. Le groupe britannico-suisse Xstrata a proposé 49 milliards d’euros pour racheter son concurrent, l’anglo-sud-africain Anglo American. Offre finalement refusée. L’opération aurait permis la naissance d’un nouveau géant minier.

 (Photo : AFP)


(Photo : AFP)

La nouvelle a été confirmée lundi 22 juin 2009. Le suisse Xstrata, cinquième groupe minier mondial, a officiellement proposé « une fusion entre égaux » à son concurrent Anglo American, le quatrième groupe minier mondial. Une offre de rachat d’un montant de 49 milliards d’euros. 

Le conseil d’administration d’Anglo American a étudié l’offre et estimé la valeur que ce mariage pourrait créer pour ses actionnaires. Mais le groupe a finalement rejeté la proposition. Selon un communiqué, « le conseil d'administration a conclu qu'un rapprochement avec Xstrata changerait profondément la nature du portefeuille d'activités du groupe », tout en jugeant les conditions proposées par Xstrata « inacceptables ».

Ce lundi matin déjà, la presse britannique faisait état des critiques de certains dirigeants d’Anglo American à propos de la notion d’égaux, jugeant la capitalisation d’Anglo American (24 milliards d’euros) supérieure à celle de Xstrata (20 milliards d’euros).

Un nouveau géant minier 

Les médias évoquaient aussi le fait que le gouvernement sud-africain, l’un des actionnaires majeurs d’Anglo American, pouvait également s’opposer à cette fusion. Quant à Glencore, le numéro un mondial du négoce de ressources minérales, principal actionnaire d’Xstrata à hauteur de 35%, il se refusait à tout commentaire. Selon le Sunday Telegraph, il était favorable à cette opération. C’est Glencore qui, en 2008, avait empêché Xstrata de se faire racheter par le brésilien Vale.

Au bout du compte, l'opération n'aura donc pas lieu. Si l’offre du suisse Xstrata avait réussi, cette fusion aurait donné naissance à l’un des plus gros acteurs du secteur, avec un chiffre d’affaires de 43 milliards d’euros. Ce nouvel ensemble aurait permis de nombreuses synergies entre les deux groupes sur les marchés du nickel, du cuivre, du ferrochrome, du charbon, du minerai de fer et des diamants.

La chute des cours des matières premières

Xstrata et Anglo American possèdent chacun des mines de charbon en Australie et en Afrique du sud. Le britannico-suisse est le plus grand producteur de ferrochrome alors qu’Anglo American possède 40% de Samancor, le numéro un du manganèse. Anglo possède également Anglo Platinum, le plus important producteur de platine et 45% de De Beers, le géant du diamant.

Les grands groupes miniers mondiaux luttent constamment pour se consolider et la chute des cours des matières premières, du fait de la récession, n’a pas entamé cette dynamique. Cette rumeur de rapprochement entre les deux groupes circulait depuis l’annonce d’un accord entre les deux géants miniers anglo-australiens, BHP Billiton et Rio Tinto.

Le 5 juin dernier, le numéro un mondial et le numéro trois ont, en effet, annoncé une fusion de leurs activités dans le minerai de fer. Inquiet d’un accord de recapitalisation avec le géant public chinois de l’alumium Chinalco, le gouvernement australien a favorisé ce rapprochement partiel entre les deux rivaux. Une fusion entre Xstrata et Anglo American permettra de mieux concurrencer BHP Billiton et Rio Tinto.